Mohamed Charfi précise que le rôle de l'autorité nationale indépendante des élections qu'il dirige était de consacrer la rupture avec les pratiques du système, concernant les élections et «non pas une rupture avec le système». M. Kebci - Alger (Le Soir) - S'exprimant, hier mercredi, au forum du quotidien El Hiwar, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections a affirmé que cette dernière émanait des «entrailles» du mouvement populaire du 22 février 2019 dont elle constitue «l'une des revendications phares». D'où sa mission cardinale de «consacrer la rupture avec les pratiques du système concernant les élections et pas une rupture avec le système», a-t-il dit. Une rupture qui est passée, selon lui, entre autres, par «l'éloignement de l'argent sale de la pratique électorale, avec l'adoption de mécanismes de contrôle en amont comme en aval de l'opération électorale». Dans le même ordre d'idées, il évoquera vaguement, il est vrai, ce qui constituerait les grands axes du projet d'amendement du code électoral que le panel que pilote le Dr Ahmed Laraba est en cours de finaliser à l'effet de le distribuer, comme annoncé, tout récemment par le chef de l'Etat, aux partis pour enrichissement. Ainsi, l'ancien ministre de la Justice parle d'un «mode électoral» autre que celui en vigueur. Un mode électoral loin d'être nouveau puisque, selon lui, tous les modes électoraux sont connus de par le monde, il s'agit simplement d'en adapter un à notre pays. Le seuil de 4% des voix exprimées lors du précédent scrutin, exigé pour toute candidature, sera revu à la baisse, manière, a-t-il expliqué, «d'encourager les candidatures, notamment parmi les masses juvéniles». À ce propos, Charfi a tenu à apporter une autre précision puisqu'il ne s'agit pas de candidatures au nom d'une quelconque organisation de la société civile, les candidatures se faisant au nom de partis politiques ou à titre d'indépendants. Des candidatures indépendantes, notamment de jeunes, qui seront stimulées et encouragées selon des mécanismes touchant notamment au financement de leur campagne électorale. Aussi, il est prévu que le diplôme universitaire serait exigé non pas pour tout candidat, mais selon un seuil qui sera exigé pour toute liste électorale, comme c'est le cas pour la présence féminine sur ces listes. Et au président de l'Anie de soutenir «ne pas faire de fixation particulière sur le taux de participation», sa mission principale étant de «consacrer un processus démocratique sain, transparent et crédible». Ceci, en garantissant que «la voix de tout un électeur ne sera pas détournée ou pervertie». Mission à laquelle «l'appui» de tout un chacun, notamment la société civile, est plus que souhaité. Charfi a, par ailleurs, démenti avoir procédé à un quelconque remue-ménage parmi les coordinateurs de l'Anie au niveau des wilayas. Il a, cependant, fait part d'une enquête menée parmi les personnels de l'instance, qui a dévoilé que certains de ces membres étaient adhérents à des partis. Car, pour lui, «personne n'acceptera de candidater alors qu'un membre de l'Anie est membre d'un parti». M. K.