La gestion des établissements primaires par les APC, dont la majorité est déficitaire, est irrémédiablement défaillante. Ce constat se traduit actuellement par la dégradation des conditions dans les écoles et de façon plus prononcée dans les régions reculées. Ces défaillances se dévoilent chaque jour un peu plus, dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19. Chose qui a conduit plusieurs acteurs de l'éducation à plaider en faveur de la gestion des écoles primaires par la tutelle au lieu des collectivités locales. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Mais il semblerait qu'à la place, l'Etat juge plus pertinent d'allouer au secteur de l'éducation un budget « plus conséquent » au titre de l'année 2021. Ainsi, une enveloppe financière de deux milliards de dinars sera consacrée à la modernisation des équipements des établissements scolaires. Abordant l'incapacité des APC à gérer convenablement les écoles primaires, le département des collectivités locales a récemment répondu que « les APC ont toujours veillé à doter les écoles des équipements nécessaires pour permettre le bon fonctionnement de ces structures ». La même source rappelle qu'en 2020, un budget de 1,68 milliard de DA a été accordé à cet effet, en constatant une amélioration. Cette année, deux milliards seront destinés exclusivement à la gestion du palier primaire. Le ministère assure également que durant l'année précédente, la somme réservée aux cantines scolaires est estimée à plus de 13 milliards de dinars. Pour les syndicalistes interrogés sur la question, la situation de dégradation des établissements scolaires exige beaucoup plus qu'une enveloppe financière de deux milliards de dinars. « C'est une somme dérisoire par rapport aux carences qui sont propres à la gestion des écoles », a estimé le syndicaliste Nabil Ferguenis. Appuyant l'idée d'affecter la gestion des écoles primaires au ministère de l'Education. Nabil Ferguenis soutient que l'Algérie s'est inspirée de la France dans ce système de gestion, mais la différence est que notre pays n'a pas les moyens de sa politique. Argumentant son propos, il rappelle que toutes les APC ne bénéficient pas des mêmes capacités financières. Cela donne lieu à des iniquités notamment dans la gestion des cantines scolaires des différentes communes. « Le repas de l'élève variera, donc, en fonction des moyens de sa commune », souligne-t-il. Ces écarts se font surtout ressentir dans les structures scolaires des régions reculées, d'après lui. D'autant plus que les lycées et les collèges ne rencontrent pas ce genre de souci. Dans le même contexte, le secrétaire général du Syndicat automne des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a, lui, évoqué le problème des détournements des fonds alloués par l'Etat au secteur de l'éducation. Le Satef demande, par conséquent, « une commission d'enquête sur les subventions allouées aux cantines scolaires ». Pour lui, c'est bien beau d'octroyer un budget supplémentaire à l'éducation, « encore faut-il s'assurer que cet argent arrive à bon port ». Concernant le problème des APC, le SG du Satef affirme que son syndicat est le premier à avoir soulevé ce point. « Nous avons toujours appelé à soustraire la gestion des écoles primaires aux collectivités locales », déclare-t-il. Les parents d'élèves sont également nombreux à partager ce constat. Dans le sens où souvent, face au manque de moyens dans les écoles où sont scolarisés leurs enfants, ils se voient contraints de cotiser pour acquérir des fournitures les plus insignifiantes. M. Z.