Halim Benatallah, secr�taire d�Etat charg� de la communaut� nationale � l��tranger, a r�affirm� en conf�rence de presse, jeudi � Paris dans les locaux de l�ambassade, que �la priorit� des priorit�s, la priorit� de l�heure� pour lui et pour le gouvernement qu�il repr�sente, est bien celle de la pratique du culte parce qu�elle constitue �une pr�occupation du terrain�, m�me s�il pr�cise que la question du culte �n�est pas exclusive d�autres sujets, qui seront examin�s en leur temps. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed En fait, l�on apprendra que si les d�bats que le ministre a eus tout au long de son s�jour � Marseille et � Paris avec les associations ont �t� domin�s par les affaires cultuelles et seulement par celles-ci, c�est parce que la �conjoncture le commandait ; que le gouvernement a �t� interpell� par les repr�sentants du mouvement associatif cultuel ; qu�il y avait urgence et n�cessit� d�agir et que l�on se devait donc de travailler cette question de mani�re sp�cifique�. Autrement dit, il y avait quelque part p�ril en la demeure. De quoi s�agit-il ? le ministre ne met pas de gants, m�me s�il refuse de personnaliser les probl�mes et de r�pondre aux attaques en r�gle contre le recteur de la mosqu�e de Paris et aussi contre son staff, qui ont fait de cette institution un repaire �d�affairistes� (voir Soir d�Alg�rie du 31/8/2010). Benatallah a organis� des d�bats avec pr�s de 150 associations et son constat est sans appel, m�me s�il prend parfois des tons diplomatiques : �Des OPA sont mont�es de plus en plus, en vue de faire reculer la pr�sence historique alg�rienne. Ces man�uvres prennent malheureusement appui sur ce que l�on pourrait appeler la politique du chiffre ou du m2, un Islam des arri�re-boutiques et cela � des fins �lectoralistes, en lieu et place d�une repr�sentation en rapport avec le poids de la communaut� alg�rienne en France.� C�est cette situation qui aurait �t� expliqu�e au secr�taire d�Etat et qui �serait devenue source de division et de profonde frustration de notre communaut�, et choque cette derni�re�. L�urgence de consacrer du temps � l��coute des responsables cultuels est d�autant plus forte que les �lections de renouvellement sont pour l�ann�e prochaine et qu�il va bien falloir r�cup�rer le terrain perdu par les Alg�riens, d�autant que, pr�cise le secr�taire d�Etat, �il y a, � l��vidence, une immense demande d�alg�rianit�, l�expression n��tant pas de moi, et d�identification identitaire�. A �couter les enseignements tir�s par Benatallah, notamment apr�s sa rencontre dans la grande mosqu�e de Paris, en pr�sence du recteur et des repr�sentants des 8 f�d�rations r�gionales, la situation n�est pas d�sesp�r�e dans la mesure o� �il est apparu qu�il y avait une urgence autant qu�une n�cessit� � un rapprochement du sommet avec la base, une volont� d�aller sur le terrain �, surtout que les �ch�ances sont pour l�ann�e prochaine et qu�il va falloir ��tre � l��coute et tracer les perspectives de travail� en vue de ce rendez-vous. Le ministre n�est pas non plus pessimiste sur les capacit�s � reprendre la situation en main, tout simplement parce qu�il a constat� que �l�implantation de lieux du culte est en tr�s fort accroissement partout en France� et que �la fr�quentation des mosqu�es est en tr�s forte expansion partout, et qu�elle s�accompagne d�activit�s culturelles et d�enseignement de la langue arabe�. La confiance du ministre est aussi dans le nombre tr�s �lev� de jeunes g�n�rations qui fr�quentent les lieux du culte. Dans certains lieux du culte, annonce-t-il, la proportion de jeunes est de 40 � 50 % et touche toutes les cat�gories socioprofessionnelles, y compris les �lites, �en fait de nombreux cadres qui s�impliquent dans les lieux du culte afin de donner plus de rationalit� et de modernit� � la gestions des lieux�. Et lorsque la question de savoir si ce mouvement cultuel �tait ou non travers� par des courants islamistes int�gristes et quel en �tait le poids, le ministre a r�pondu au confr�re : �Ce que j�ai constat� et qui peut �tre une perception superficielle, c�est que tous les responsables, jeunes ou vieux, ont cette conscience du danger et tous les responsables ne souhaitent pas que leurs lieux de culte, leurs mosqu�es soient utilis�s � des fins autres que la bonne pratique de l�Islam. Ils ne veulent pas que les exp�riences f�cheuses pass�es se r�p�tent.� �Peut-�tre qu�il y a des mouvements souterrains, ils y veillent tr�s fortement, y compris d�ailleurs dans la r�daction des statuts pour faire barrage � toute infiltration.� En m�me temps que l��coute des probl�mes de la pratique religieuse par la communaut�, le ministre est venu aussi pour faire entendre certains messages et, entre autres, �la volont� de l�Etat de mieux f�d�rer les efforts et l��nergie au sein et autour de la mosqu�e de Paris afin que notre communaut� soit mieux repr�sent�e dans les instances cultuelles �. Pour ce faire, a encore dit Benatallah, �le r�le de la mosqu�e de Paris est central, incontournable et, partant, il y a lieu de se rassembler autour de cette institution et de faire montre d�unit� pour d�fendre le r�le historique et unificateur de la grande mosqu�e de Paris�. Interrog� encore sur le Conseil consultatif de la communaut� alg�rienne � l��tranger, le ministre a eu cette r�ponse, on ne peut plus claire : �Le consensus est apparu pour faire m�rir les conditions de la mise en place de ce Conseil par l�implication de notre communaut� dans ce processus de maturation. Je le mentionne et le r�p�te tr�s clairement, cela reste une priorit� mais cela se fera avec la participation active de notre communaut�, dans un esprit de transparence.� Et lorsqu�il fut encore interpell� sur cette question, il pr�cisa : �On ne peut aller au niveau du Conseil dans sa configuration actuelle en ayant autant d�opposants. Allons-nous faire comme les Marocains, avec une d�signation de 100 % de sa composante, ou �lire 100 % de ses membres ? Il consid�re, d�s lors, que les deux approches sont irr�alistes et infaisables, et qu�il va bien falloir trouver une formule r�aliste �qui agr�e tout le monde et qui puisse rassembler�. Et lorsque la question est pos�e au ministre de savoir pourquoi les d�put�s de l�immigration n�ont pas �t� convi�s � ces rencontres, il r�pond : �Il ne viendrait pas � l�id�e d�exclure qui que ce soit� et qu�il s�est �appuy� sur les consulats qui ont transmis les invitations � toutes les personnalit�s, y compris les d�put�s��. Enfin, � la question pos�e au ministre concernant la fermeture actuelle du centre culturel alg�rien, sa r�ponse a �t� quelque peu d�routante : �La situation m�a �t� signal�e. On s�est rendu sur les lieux et l�on a constat� qu�il �tait effectivement ferm�. On m�a expliqu� que, pendant les mois de Ramadan pr�c�dents, il y avait de l�activit� et il �tait ouvert. C�est un fait, on va en faire �tat !!!�.