Le président de Jil Jadid plaide l'annulation pure et simple de l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Soufiane Djillali en est convaincu, les manifestations monstres du 31e épisode du mouvement populaire, vendredi dernier, ont clairement signifié le «rejet par les Algériens des élections projetées le 12 décembre prochain». C'est ce que nous affirmait, hier dimanche, à la mi-journée, le président de Jil Jadid au sortir d'une réunion de concertations et d'échanges avec une délégation du «Collectif de la société civile pour la transition démocratique et pacifique». Notre interlocuteur qui soutient que «l'opinion publique n'est pas convaincue de la crédibilité de la prochaine élection présidentielle», affirme avoir «attiré l'attention de l'institution militaire sur le fait que, forcer la main aux Algériens, était un risque trop grand pour le pays». Pour lui, «écouter son peuple et revenir à un vrai dialogue constitue une vertu et ne peut être perçu comme une abdication», rappelant son souhait d'un «dialogue large et inclusif». Pour autant, le président de Jil Jadid, estime qu'«il n'est jamais trop tard pour bien faire» surtout, précise-t-il, quand il s'agit du destin de notre pays et pas celui de personnes», estimant que la solution consiste en un «véritable dialogue» avec au préalable, «l'annulation de l'élection présidentielle». Pour Soufiane Djillali, «la sauvegarde de l'unité nationale et l'avenir du pays et la raison d'Etat doivent primer. Il faut revenir à un vrai dialogue en annulant l'élection du 12 décembre et en prenant les mesures d'apaisement préalables». Dont, citera-t-il, «la libération des détenus politiques et d'opinion, l'ouverture des médias, le départ du gouvernement actuel», estimant qu'«il ne s'agit pas de l'avenir d'un homme mais de l'Etat algérien». Jusqu'ici, le président de Jil Jadid s'est distingué par une «équidistance» à l'égard des acteurs politiques, préférant adopter une sorte de «troisième voie». Dans ce cadre, Soufiane Djillali n'hésite pas à répondre présent à toutes les rencontres indépendamment de leurs «inspirateurs». Ainsi, après avoir pris part à la conférence de la société civile dans ses deux épisodes, le président de Jil Jadid a reçu une délégation du panel de médiation et de dialogue tant décrié et s'est même dit, dans un tout récent entretien au Soir d'Algérie, «prêt» à prendre part à la conférence des forces de l'alternative démocratique du 9 septembre écoulé. Car pour lui, il est «possible de jumeler les deux propositions, présidentielle et constituante, ce qui, selon lui, permettra de faire d'une pierre deux coups, une synergie des bons effets et une neutralisation des inconvénients». M. K.