Brooklyn, porté par son redoutable duo Harden/Durant, a vaincu Milwaukee et Giannis Antetokounmpo dans un choc de la NBA haletant lundi, lors du Martin Luther King Day, jour férié aux Etats-Unis marquant la date anniversaire de la naissance du révérend noir américain. Depuis son instauration en 1986, fixé le troisième lundi de janvier, la Ligue nord-américaine est devenue un acteur majeur de ce jour de commémoration, durant lequel clubs, joueurs et entraîneurs mènent diverses actions et participent au dialogue national sur l'égalité raciale, tout en offrant du spectacle sur les parquets. Et il y en a eu à Brooklyn, où MLK prononça en février 1963 un discours intitulé «le rêve américain», préambule à son «I have a dream» clamé à Washington six mois plus tard. Au terme d'un superbe final à suspense, les Nets ont eu le dernier mot face aux Bucks (125-123) grâce à un panier derrière l'arc de Kevin Durant (30 pts, 9 rbds), servi par James Harden (34 pts, 12 passes). «The Beard» (le barbu) est devenu le premier joueur de l'histoire à réussir au moins 30 et 10 dans ces catégories lors de deux premiers matchs dans une nouvelle équipe. Sans Kyrie Irving, qui pourrait revenir mercredi après sept matchs sans jouer, Brooklyn (5e) monte en puissance. Epatants Warriors Milwaukee, qui cède la première place à Boston, a manqué d'un rien la victoire, la tentative au buzzer de Khris Middleton (25 pts) roulant sur l'arceau avant de sortir. Antetokounmpo a sorti un match de MVP qu'il est (34 pts, 12 rbds, 7 passes), mais en vain. A Los Angeles, où MLK est venu en 1965 calmer les esprits après les émeutes de Watts, Golden State a fait chuter les Lakers (115-113), malgré un retard de 16 longueurs à la pause. Un come-back rendu possible par les absences défensives de L.A., en témoignent les 50% de réussite au tir des Warriors qui ont pu compter sur Stephen Curry (26 pts), pas toujours adroit à longue distance (3/12) mais qui a su planter la banderille fatale dans les dernières secondes. En face, LeBron James (19 pts) et Anthony Davis (17 pts, 17 rbds) ont péché offensivement. Toronto, unique équipe du Canada — pays que MLK a décrit comme «le paradis sur la route de la liberté» —, va mieux après son 3e succès consécutif contre Dallas (116-93), grâce notamment à un Kyle Lowry retrouvé (23 pts). Côté Mavs, défaits pour la 3e fois d'affilée, ça grimace à l'image de Luka Doncic, en dedans (15 pts, 9 passes). A Memphis, où MLK fut assassiné le 4 avril 1968, les Grizzlies ont remporté un 5e match d'affilée contre Phoenix (108-104). Ja Morant (17 pts, 10 rbds) a été décisif dans les dernières secondes. Surprenants Spurs A Miami, première ville du pays à organiser un défilé en hommage de Martin Luther King en 1977, le Heat s'est ressaisi après trois défaites d'affilée, en battant Détroit (113-107) dans le sillage de Bam Adebayo (28 pts, 11 rbds). A Portland, où MLK prononça en 1961 des mots dont la résonance reste très forte 60 ans après – «nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ou périr comme des imbéciles» —, les Blazers ont chuté contre San Antonio (125-104). La grande maîtrise collective (4 joueurs entre 20 et 22 points) des Spurs (5e) a eu raison de l'oeuvre en solo de Damian Lillard (35 pts). A New York, où MLK prononça un discours resté célèbre contre la guerre du Vietnam en 1967, seule la victoire fut belle pour les Knicks aux dépens d'Orlando (91-84). Julius Randle a encore été leur homme fort (21 pts, 17 rbds). A Chicago, où MLK lutta contre des pratiques immobilières discriminatoires, les Bulls se sont appuyés sur Zach LaVine (33 pts, 7 passes) pour s'imposer (125-120) contre Houston, où Victor Oladipo a réussi ses débuts (32 pts, 9 passes). A Atlanta, enfin, où est né Martin Luther King le 15 janvier 1929, les Hawks, vêtus pour l'occasion d'un maillot floqué de ses initiales, ont battu Minnesota (108-97), grâce notamment à Trae Young (20 pts, 13 passes).