Les avocats de Rachid Nekkaz, en détention à la prison de Koléa (Tipasa), ont été surpris par l'annonce de la présentation, hier matin, du détenu devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed, sans la présence de sa défense, au moment où ils attendaient la décision de la chambre d'accusation concernant une demande de liberté provisoire, prévue aujourd'hui mercredi. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - C'est le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qui a donné l'alerte dans la matinée d'hier mardi, en annonçant que « Rachid Nekkaz vient d'être transféré de la prison de Koléa vers le tribunal de Sidi-M'hamed d'Alger, sans aucune information, et même les avocats de sa défense ne sont pas au courant ». Contactée par nos soins pour en savoir plus sur cette affaire, Me Zoubida Assoul, membre du collectif de défense de Rachid Nekkaz, a affirmé que ce dernier est poursuivi dans le cadre d'une nouvelle affaire contre un policier. Elle a précisé que le juge d'instruction a laissé l'activiste en liberté et n'a donc pas prononcé la mise sous mandat de dépôt à son encontre. Concernant la deuxième affaire pour laquelle il est détenu à la veille de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et poursuivi pour « atteinte à l'unité nationale », « incitation à prendre les armes » et, « appel à rassemblement non autorisé », la chambre d'accusation statuera aujourd'hui sur la demande de liberté provisoire introduite par la défense. Lors d'une conférence de presse, début décembre dernier, les avocats de Rachid Nekkaz ont dénoncé « une détention arbitraire » et exigé sa libération. En ce qui concerne les détenus du mouvement populaire, le CNLD a rapporté, hier, le verdict dans le procès des cinq détenus d'Adrar, Laïd Elazaoui, Laroui Hassen, Boufares Abderrahmane, Boughenissa Benouda, et Abdelatif Bensalah. Ainsi, Laïd Elazaoui, Laroui Hassen et Boughenissa Benouda ont été condamnés à des amendes pour atteinte à la personne du président de la République, et relaxés pour les autres accusations. Ils ont été libérés après la prononciation du verdict. Les deux autres détenus, Abderrahmane Boufares et Bensalah Abdelatif, ont été condamnés à 6 mois de prison ferme, selon la même source. À Annaba, le journaliste Mustapha Bendjama a été condamné à 2 mois de prison avec sursis, assortis d'une amende de 20 000 DA dans une affaire de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national. Avant-hier, le tribunal de Mostaganem a condamné la militante Dalila Touat à 18 mois de prison ferme, pour des publications sur Facebook, suscitant une vague d'indignation. Le P/APW de Béjaïa condamné à 200 000 DA Pendant ce temps, le FFS a annoncé, hier mardi, la condamnation du président de l'APW de Béjaïa et du maire suspendu de la commune de Tichy par la cour de Béjaïa, respectivement à une amende de 200 000 DA et à une peine de six mois de prison ferme. « Nous tenons à dénoncer avec une extrême vigueur les verdicts arbitraires rendus aujourd'hui (hier, ndlr) par la cour de Béjaïa contre les camarades Mhenni Heddadou et Hamid Aïssani, respectivement P/APW de Béjaïa, secrétaire national aux élus du FFS et maire suspendu de Tichy », a dénoncé Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du parti. Il a dénoncé un « acharnement judiciaire » contre ces cadres du FFS ciblés par « une parodie de justice ». K. A.