Le tribunal correctionnel de Béjaïa a rendu, hier, son verdict dans le procès du P/APW de Béjaïa, Mehenni Haddadou, poursuivi pour le chef d'accusation d'"outrage à corps constitués". Il est condamné, en effet, à verser une amende de 200 000 DA. "C'est une condamnation sévère. En tout cas, nous allons interjeter appel auprès de la cour de Béjaïa. La défense a plaidé pour un acquittement, car notre cause est juste. Nous n'avons fait que défendre les intérêts des citoyens en détresse", a réagi, dans une déclaration à Liberté, Mehenni Haddadou. Poursuivi pour des déclarations publiques, jugées "outrageantes" envers les autorités judiciaires, le P/APW de Béjaïa a été jugé le 5 janvier dernier. Le procureur de la République avait requis à son encontre une peine de trois mois de prison ferme. Ce membre de l'actuelle direction nationale du Front des forces socialistes (FFS) était, en effet, poursuivi pour des propos acerbes tenus en 2018 à l'égard des pouvoirs publics concernant l'affaire dite des "Chalets des 13 martyrs", sur les hauteurs de la ville des Hammadites. Par ailleurs, le maire suspendu de Tichy, Hamid Aïssani, lui aussi d'obédience FFS, a, pour sa part, écopé d'une peine de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA, sentence prononcée le même jour par le tribunal correctionnel de Kherrata, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Béjaïa. Accusé de "falsifications" et "faux et usage de faux", l'ancien édile communal de Tichy avait été suspendu de ses fonctions par le wali de Béjaïa, le 9 novembre de l'année passée, sous prétexte qu'il faisait l'objet de poursuites judiciaires. Lors de son procès, tenu le 29 décembre dernier, le représentant du ministère public avait requis une peine de 9 mois de prison ferme à son encontre. Sitôt ces verdicts rendus, la direction nationale du Front des forces socialistes (FFS) n'a pas tardé à réagir à ces condamnations dont ont fait l'objet ses deux élus de la wilaya de Béjaïa. Dans un communiqué rendu public, hier après-midi, sur sa page Facebook, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, a tenu à dénoncer "vigoureusement" ces "verdicts arbitraires" qu'il qualifie d'"acharnement judiciaire" contre les élus de son parti. Pour ce responsable du FFS, le P/APW de Béjaïa s'est vu infliger une amende de 200 000 DA "pour s'être solidarisé et avoir répondu au cri de détresse de plusieurs familles menacées d'expulsion de leurs domiciles, alors qu'il exerçait sa fonction de président d'une institution élue". Tandis que son camarade Hamid Aïssani, ex-P/APC de Tichy, a été condamné à 6 mois de prison ferme et 100 000 DA d'amende "dans une affaire montée de toutes pièces", a-t-il soutenu. Même réaction de la part du Dr Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du FFS. "Le FFS réaffirme sa solidarité entière et agissante envers les camarades ciblés par cette parodie de justice et exprime son engagement sans faille, pour les soutenir en toutes circonstances", note-t-il dans son communiqué. Et de conclure que "les militants et les élus du parti n'abdiqueront devant aucune pression lorsqu'il s'agit de défendre nos concitoyens et leur aspiration profonde de vivre dans la dignité, la liberté et la démocratie".