Fin septembre dernier, le ministère de l'Energie annonçait la fin de la production de l'essence super pour le début 2021 tout en précisant que deux types de carburant continueront à être commercialisés, l'essence normale et le super sans plomb. Une nouvelle qui, d'abord, a déconcerté plus d'un automobiliste avant que le fait ne soit aujourd'hui, de toute évidence, agréé. Le département d'Abdelmadjid Attar expliquait que l'essence super avec plomb ayant l'indice d'octane 92, produite dans les raffineries d'Algérie, n'est plus produite ou utilisée dans la majorité des pays. De plus, la suppression de l'essence super avec plomb du marché local permettra de traiter les quantités habituellement produites en essence super sans plomb dont d'importantes quantités sont importées. Ainsi, en retirant le super du marché, le ministère de l'Energie fera d'une pierre deux coups. En effet, il retire un carburant nuisible à l'environnement, d'une part, et réduit la facture d'importation de produits pétroliers, d'autre part, puisqu'il faut savoir que pour satisfaire ses besoins en carburants, l'Algérie importe en moyenne annuelle 100 000 tonnes d'essences et 1,4 million de tonnes de gasoil, pour un montant de près de 900 millions de dollars par an. Ainsi, l'essence super avec plomb va être supprimée en grande partie ou reformulée avec retrait de plomb pour être transformée en super sans plomb avec un indice d'octane supérieur à 92. « L'essence normale, qui a un indice d'octane entre 86 et 89, est consommée surtout par les véhicules ne nécessitant pas une qualité avec un indice d'octane supérieur. Le marché national peut être approvisionné à 100% par nos raffineries », avait rassuré le ministère de l'Energie, dans son communiqué de fin septembre dernier non sans préciser que pour l'essence super sans plomb, avec un indice d'octane 95, les raffineries du pays n'en produisent pas assez, en conséquence on importe des quantités en guise de compensation. L'arrêt de son importation sera compensé sur le marché local par le traitement et la reformulation de l'essence super avec plomb. Prévue pour janvier prochain, la suppression de l'essence super avec plomb a été en fin de compte repoussée d'un mois et interviendra donc durant le mois de février de l'année prochaine, selon les explications fournies il y a quelques jours par Rachid Nadil, le président de l'ARH, l'Agence de régulation des hydrocarbures. Ce report de quelques semaines est dû à la nécessité du nettoyage des réservoirs des stations-services de l'essence contenant le plomb, tout en rassurant que la suppression du plomb de l'essence super n'aura aucune incidence sur les véhicules, d'autant que le parc auto est constitué en majorité de véhicules neufs. Azedine Maktour