Onze nouveaux partis politiques, dont la majorité a été créée après 2012, ont tenu, hier mercredi, au siège du Front du militantisme national (FMN), à Alger, une réunion pour organiser la riposte contre les conditions de participation aux élections législatives et locales fixées par le projet de révision du code électoral, dont la disposition qui concerne les 4% obtenus lors des précédentes élections. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les représentants de ces 11 formations dénoncent l'exclusion des petits et nouveaux partis politiques des élections en leur imposant de drastiques conditions de participation. Pour eux, les dispositions contenues dans le projet de la loi électorale favorisent «les partis contre lesquels le peuple s'est révolté le 22 février 2019», notamment le FLN et le RND qui auront le droit d'y prendre part sans conditions. En effet, le projet exige des partis politiques d'avoir obtenu au moins 4% des voix exprimées lors de la précédente consultation pour participer aux élections législatives et locales, ou d'avoir 10 élus dans la wilaya concernée. A défaut, le parti doit chercher les signatures des citoyens (50 pour chaque siège à l'APC et 250 pour chaque siège à l'APN). Pour ces partis, ces conditions non seulement elles favorisent les partis du pouvoir, risquant ainsi de ne provoquer aucun changement de la carte politique, mais encouragent l'utilisation de l'argent sale dans l'opération électorale, dans la mesure où «les opportunistes de tout bord se dirigeront directement vers le FLN et le RND pour acheter des places dans les listes et participer en toute liberté et sans conditions». «Nous sommes pour le maintien de cet article à la seule condition de l'imposer à tous les partis, qui doivent chercher les signatures des citoyens pour participer aux élections. Mais s'il exclut uniquement les nouveaux et petits partis, nous exigeons sa suppression. La nouvelle Algérie ne doit pas démarrer en piétinant le principe d'égalité des chances entre tous les partis. Cet article des 4% est contraire à la Constitution», a expliqué Abdellah Haddad, président du FMN qui a abrité la réunion. La rencontre a regroupé, en plus du FMN, les partis El Wassit, le mouvement Infitah, El Khat el Assil, le Front démocratique libre, le Front de l'espérance nationale, le Front de l'entente nationale, le parti Ennour, le Mouvement national des travailleurs algériens, l'Union démocratique nationale et Menbar el Djazaïr. Dans le communiqué final, ils ont réclamé la suppression de la disposition des 4% ou des 10 élus locaux car, ont-ils expliqué, «elle dressera des obstacles devant les nouveaux partis et donnera l'occasion aux partis de l'ancien régime et de l'allégeance d'accaparer tous les sièges, en contradiction avec la démocratie et la transition démocratique dans notre pays». Ces partis exigent également la suppression de la disposition relative à la répartition des sièges en éliminant les listes ayant obtenu moins de 5% des suffrages exprimés. Comme ils demandent la suppression de l'exigence de la parité hommes/femmes dans les listes électorales, considérant qu'il s'agit d'une ingérence dans les affaires internes des partis politiques. Ainsi, la revendication la plus importante de ces partis est la suppression de l'article qui fixe les conditions de participation aux élections, estimant que la disposition est «discriminatoire» et exclut de fait les nouveaux partis. Aussi, ils regrettent le fait que cette condition soit imposée en référence aux précédentes élections «entachées de fraude». «Les dirigeants des partis participant à la réunion déplorent le fait que le projet de révision de la loi électorale ait consacré le même ancien projet d'exclusion qui a confisqué la volonté populaire en reproduisant le même schéma et qui prend pour référence les précédentes élections dont tout le monde sait qu'elles étaient truquées», ont-ils dénoncé. Ces partis ont appelé le chef de l'Etat à lever cette «discrimination» et à satisfaire leur demande «légitime». K. A.