Les créatrices montrent, dans leurs œuvres, des aspects de la vie quotidienne et les spécificités patrimoniales et artistiques de chaque région avec une dimension humaine. La Villa Abdeltif d'El Hamma à Alger abrite, depuis samedi et jusqu'au 4 février prochain, une exposition des œuvres des artistes plasticiennes lauréates du Prix du président de la République des jeunes créateurs Ali-Maâchi (session 2020). Les visiteurs de cette exposition, organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), peuvent découvrir les œuvres des trois lauréates (Nour El Houda Choutla, Chadia Derbal et Abla Ben Chaiba) du Prix du président de la République Ali-Maâchi (catégorie des arts plastiques) et apprécier, à travers elles, la beauté et l'authenticité de leurs villes respectives et leur diversité culturelle. Les créatrices montrent, dans leurs œuvres, des aspects de la vie quotidienne et les spécificités patrimoniales et artistiques de chaque région avec une dimension humaine. Les thématiques de certaines toiles traversent les frontières pour rendre compte des rêves et des souffrances de certains peuples africains confrontés aux guerres et à la famine. Devant les tableaux de Nour El Houda Choutla, jeune autodidacte de Bousaâda, le visiteur se rend tout de suite compte du sens artistique aigu de cette plasticienne prolifique dont la première participation à une exposition remonte à 2008. Une exposition locale dont elle remporta le 1er prix, ce qui l'encouragea à persévérer dans cette voie. A l'Atelier d'Etienne Dinet, à Bousaâda, Nour El Houda Choutla côtoya des artistes plasticiens locaux dont elle a beaucoup appris. Dans les toiles exposées à la Villa Abdeltif, l'artiste capte des moments de vie des habitants de la région. Les tenues traditionnelles, l'artisanat, l'architecture et l'environnement, caractéristiques de la région, y sont illustrés. Le visiteur pourra également admirer un tableau en l'honneur de la femme africaine, pour lequel elle remporta le 1er Prix du président de la République pour les jeunes créateurs Ali-Maâchi. Nour El Houda a pris part à plusieurs expositions en Algérie et également en Egypte, Jordanie, France et Allemagne. Les murs d'une autre galerie ont été décorés des toiles de la 2e lauréate, Chadia Derbal, enfant de Tébessa et universitaire mathématicienne. Elle y exprime les soucis et maux des enfants, cette catégorie vulnérable de la société. L'artiste talentueuse et raffinée a pu concrétiser sur des œuvres de peinture d'huile la souffrance des refuges. Sa plume a pu transmettre fidèlement ces situations dramatiques, à travers la toile lauréate du 2e prix. Les talents de l'artiste ont émergé depuis l'enfance, a-t-elle indiqué. Ses œuvres se sont diversifiées, de même que les outils qu'elle utilise, entre autres le crayon et le verre. L'artiste a réussi à présenter des toiles très expressives et chargées en sentiments, comme dans Cauchemars de la guerre, dans laquelle elle représente des instants émouvants d'enfants sous les bombardements et qui a décroché le 2e prix du concours. La 3e artiste, Abla Ben Chaiba, de Batna, expose une collection de toiles réalisées à la classique. Une collection dominée par le genre portrait dans lequel elle a dessiné des personnalités connues comme l'Emir Abdelkader ou d'autres comme celui d'un cireur de chaussures à Alger pendant l'ère coloniale et qui a décroché le 3e prix. Issue d'une famille d'artistes de Batna, cette artiste qui est étudiante à l'Ecole des beaux-arts d'Alger, spécialité céramique, possède à son actif plusieurs prix pour des œuvres distinguées, dont le 3e prix au Concours graphique en 2018.