Une attaque perpétrée par des inconnus en plein centre de San Salvador contre une caravane de militants du Front Farabundo Martí pour la libération nationale (FMLN, ex-guerilla de gauche) a fait dimanche deux morts et cinq blessés, selon le parquet général salvadorien. Cette attaque, non revendiquée, s'est produite à moins d'un mois des élections législatives et quelques jours après que le président salvadorien, Nayib Bukele, eût critiqué les accords de paix, signés en 1992, entre l'armée et le FMLN pour mettre fin à la guerre civile. «Nous n'avons jamais vécu quelque chose d'aussi dramatique en 29 ans d'accords de paix», a réagi Oscar Ortiz, le secrétaire général du FMLN, devenu un parti politique représenté au Parlement. «C'est grave, la campagne électorale ne peut pas se transformer en bain de sang», a déclaré sur Twitter le procureur général Raúl Melara. Selon le récit de la députée du FMLN, Nidia Díaz, un homme armé d'un pistolet a fait feu contre la caravane de militants en plein centre de la capitale salvadorienne. «Voilà ce que produit la haine fomentée par Bukele», a-t-elle commenté. La police recherche les responsables et «ils subiront tout le poids de la loi», a affirmé de son côté le Président Bukele sur Twitter. La campagne électorale en vue du scrutin législatif du 28 février s'est ouverte le 27 décembre pour les députés et le 27 janvier pour les maires. Quelque 5,4 millions de Salvadoriens sont appelés à élire les 84 députés du congrès unicaméral et les 262 maires du pays et leurs conseils municipaux. Une dizaine de partis participent à cette élection dont le parti Nuevas Ideas (Nouvelles Idées, NI), du Président Bukele, en tête dans les sondages. Le Président avait décidé à la mi-janvier de mettre un terme aux commémorations des accords de paix ayant mis fin à la guerre civile qui avait ravagé le Salvador pendant 12 ans, instituant à leur place une journée des victimes.