Affranchi de sa longue crise interne, le Front des forces socialistes (FFS) espère peser à nouveau sur la scène politique nationale. Il a réussi à tenir, hier, une session de son conseil national au sein de son siège national, récupéré après une rude bataille juridique, en divulguant les grands axes de sa proposition de " convention politique nationale ". Cette réunion ordinaire du conseil national, la deuxième depuis la tenue en juillet 2020 d'un congrès extraordinaire, a été l'occasion pour le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, de donner les grands axes de la "convention politique nationale" à laquelle a appelé son parti. Avant de soumettre publiquement la proposition du FFS à la classe politique, les militants devraient participer à la formulation dans un document qui servira de feuille de route au parti. Dans cette optique, Youcef Aouchiche a donné les grands axes sur lesquels les discussions devraient se dérouler. Les discussions devraient s'articuler, ainsi, autour des questions politiques, économiques, diplomatiques et les mécanismes de sortie de crise. Pour chacun des chapitres, Youcef Aouchiche a émis des interrogations qui serviront de problématiques aux débats et où toutes les questions seront à l'ordre du jour, y compris celle de savoir si la sortie de crise se fera dans le cadre constitutionnel ou plutôt après une période de transition. Tout en indiquant que le document du FFS sera prêt "dans les plus brefs délais", le premier secrétaire national de ce parti n'a, toutefois, pas fixé d'échéance précise. S'ils proposent la tenue d'une convention politique nationale, c'est que les responsables du FFS sont plus que jamais convaincus que "désormais, la voie du vrai dialogue n'est plus un choix, mais une urgente nécessité". Tout en dénonçant "l'immobilisme politique du régime", le FFS dresse un tableau noir de la situation politique du pays et s'en prend, une nouvelle fois, à la feuille de route du pouvoir. Pour l'instance présidentielle du parti, "le projet de la nouvelle loi électorale en prévision des élections locales et législatives anticipées ne vise en vérité qu'à donner une façade démocratique à un régime autoritaire". "Décidément, le régime est un mauvais élève", observe Hakim Belahcel dans son allocution à l'ouverture des travaux. Pour la direction du FFS, le régime politique "a oublié la leçon du dernier référendum constitutionnel qui a essuyé un rejet populaire massif et historique". Le régime "n'est motivé que par le maintien de son pouvoir hégémonique sur l'Exécutif, le législatif et le judiciaire", ce qui est "incompatible avec les revendications démocratiques légitimes du peuple algérien", estime encore le membre de l'instance présidentielle. Les dirigeants du FFS épinglent le pouvoir pour ses "fausses solutions" qui se résument à de "simulacres électoraux, des pseudo-dialogues, des conférences nationales de sortie de crise préfabriquées, des référendums désavoués et des consultations politiques avortées ou détournées". Cela a conduit à une situation d'un "pays bloqué dans son évolution vers l'Etat de droit et la démocratie. Un peuple empêché d'exercer son droit à l'autodétermination. Un Etat menacé dans sa souveraineté. Une Nation au bord de l'effondrement". Sur le plan organique, les responsables du FFS rappellent qu'ils veulent aller vers le prochain "congrès unificateur" avec le moins de dégâts possible. Tour à tour, l'instance présidentielle puis le premier secrétaire national, qui se sont succédé à la tribune, ont appelé à plus d'unité et surtout au "rassemblement de la famille FFS", très divisée ces derniers mois. Une fois cette famille réunie, "nous ne perdrons pas de vue notre objectif primordial, à savoir la redynamisation et la réhabilitation du combat politique et la cristallisation de l'engagement populaire et pacifique en faveur du changement démocratique dans le pays", a promis l'instance présidentielle.