Le Britannique Lewis Hamilton a signé un nouveau contrat avec Mercedes pour cette saison uniquement, laissant la porte ouverte à un départ en fin d'année pour celui qui pourrait devenir en 2021 le pilote de Formule 1 le plus titré de tous les temps. La prolongation du pilote britannique, qui était fortement attendue, met Hamilton sur la route d'un huitième sacre mondial. S'il y parvient lors de la saison 2021, qui commence le 28 mars avec le Grand Prix de Bahreïn, il sera le seul détenteur du record de titres dans la catégorie reine du sport automobile, devant l'Allemand Michael Schumacher. Avant de dire stop... ou encore ? Avec l'arrivée en 2022 de nouvelles monoplaces et d'une nouvelle réglementation technique, promettant une petite révolution et plus d'équité sportive, Hamilton pourrait être tenté de rester encore. Ou de dire stop, arrivé seul au sommet. «Je suis très heureux d'entamer ma neuvième saison avec mes coéquipiers Mercedes», a pour l'heure déclaré le pilote de 36 ans dans le communiqué de son écurie. «Notre équipe a réalisé des choses incroyables ensemble et nous sommes impatients de poursuivre notre succès». Sir Lewis Hamilton, récemment anobli au Royaume-Uni, a été champion du monde avec McLaren en 2008 puis Mercedes (2014, 2015, 2017, 2018, 2019, 2020), avec qui il a pulvérisé un à un tous les records de la F1: plus grand nombre de victoires (95), de podiums (165) et de pole positions (98). «Ambassadeur précieux» Reste l'ultime record à décrocher, celui des sacres mondiaux devant Schumacher. Un record qui semble presque une formalité pour Hamilton, qui domine la discipline outrageusement depuis son arrivée chez Mercedes en 2013 (74 victoires), en même temps que le patron de l'écurie l'Autrichien Toto Wolff, et avec l'introduction l'année suivante des moteurs hybrides. «Nous avons toujours été d'accord avec Lewis pour continuer, mais l'année très inhabituelle que nous avons eue en 2020 a fait qu'il a fallu un certain temps pour terminer le processus», a expliqué Toto Wolff, le team principal et P-dg de l'écurie, qui détient un tiers de son capital. «Ensemble, nous avons décidé de prolonger la relation sportive pour une autre saison et d'entamer un projet à plus long terme pour franchir une nouvelle étape dans notre engagement commun en faveur d'une plus grande diversité», a-t-il expliqué, ajoutant qu'Hamilton était un «ambassadeur précieux pour notre marque et nos partenaires». La prolongation de l'Anglais, qui n'était plus sous contrat depuis la fin d'année 2020, a été repoussée du fait de la fin tardive (mi-décembre) d'une saison bouleversée par la pandémie de coronavirus, mais aussi par la contamination du pilote au Covid-19 début décembre et peut-être à cause de ses demandes extrasportives. Diversité Véritable star de sa discipline, premier et unique pilote noir de la F1, Hamilton s'est mué en 2020 en héraut de la lutte anti-racisme, promouvant le mouvement Black Lives Matter sur le paddock. Devant les caméras de télévision, on l'a vu le point levé et genou à terre avant de participer aux Grands Prix à bord de sa monoplace devenue noire pour la cause, à la place du gris argent habituel. «Je suis tout aussi déterminé à poursuivre le chemin que nous avons commencé à prendre pour rendre le sport automobile plus diversifié pour les générations futures et je suis reconnaissant à Mercedes de m'avoir apporté un soutien inconditionnel dans mon combat pour aborder cette question», a continué le pilote, annonçant le lancement d'une «fondation dédiée à la diversité et à l'inclusion dans le sport». Après avoir parcouru le monde à bord de son jet-privé, vendu depuis, le natif de Stevenage, au nord de Londres, s'est aussi transformé en défenseur de l'écologie - autant que son métier peut le permettre - vendant plusieurs voitures de sa collection et se convertissant au véganisme. Sur l'asphalte, face à un coéquipier, Valterri Bottas, dans le rôle du faire-valoir, un 8e titre record lui tend donc les bras. S'il y parvient, reste à savoir s'il aura encore faim pour la nouvelle ère de la F1 qui s'ouvrira en 2022.