L'Italie, qui approche de la barre des 100 000 morts dus au Covid-19, a enregistré en 2020 l'une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9 %. «Super Mario», surnommé ainsi pour son rôle dans la crise de la dette de la zone euro en 2012, Mario Draghi a prêté serment hier samedi après s'être assuré la veille une large majorité parlementaire et avoir présenté son gouvernement, avec comme mission de sortir l'Italie des crises politique et sanitaire. Il se présentera devant le Sénat mercredi prochain, puis jeudi devant la Chambre des députés pour le vote de confiance qui donnera la légitimité définitive à son gouvernement. L'ex-président de la BCE, a choisi un homme de confiance, Daniele Franco, pour le ministère-clé de l'Economie. A 67 ans, ce dernier est considéré comme l'un des meilleurs experts des finances publiques de la péninsule, et a fait l'essentiel de sa carrière au sein de la Banque d'Italie, dont Mario Draghi était gouverneur, jusqu'à en devenir le numéro deux début 2020. «Je jure d'être loyal à la République», a déclaré l'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), lors de la cérémonie d'investiture devant le président Sergio Mattarella, retransmise en direct par la télévision depuis le palais présidentiel. Outre le poste clé de l'Economie, Mario Draghi a joué la continuité sur plusieurs postes importants : il a ainsi confirmé Luigi Di Maio, haut responsable du Mouvement populiste 5 Etoiles (M5S), au poste de ministre des Affaires étrangères, la technocrate Luciana Lamorgese à celui de ministre de l'Intérieur et Roberto Speranza, du petit parti de gauche LEU, à la Santé. Le nouveau chef du gouvernement a habilement mêlé technocrates et responsables politiques, choisissant des personnalités compétentes dans tous les partis lui ayant offert leur soutien, sans faire appel cependant aux leaders. Les difficultés ne font cependant que commencer pour cet Italien affable de 73 ans réputé pour sa discrétion, son sérieux et sa détermination. L'Italie, qui approche de la barre des 100.000 morts dus au Covid, a enregistré en 2020 l'une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9 %. La troisième économie de la zone compte beaucoup sur la manne de plus de 200 milliards de fonds européens, conditionnée à la présentation à Bruxelles d'ici fin avril d'un plan détaillé de dépenses. «Mais il ne suffit pas de dépenser les fonds. La Commission européenne s'attend à ce que les dépenses aillent de pair avec les réformes», selon une analyse du Centre pour une réforme européenne (CER).En tête des priorités figure aussi l'accélération de la campagne vaccinale, affectée comme dans les autres pays européens par des lenteurs d'approvisionnement. Seulement 1,2 million d'Italiens sur 60 millions ont été vaccinés.