Le FFS accélère ses préparatifs de la convention nationale qu'il envisage d'organiser avec les forces politiques du pays, dans un contexte où il doit, en même temps, contenir la colère de sa base militante. En attendant la tenue d'une réunion du conseil national où le projet de la convention sera adopté avant sa présentation aux acteurs politiques, le parti poursuit ses rencontres avec les partis politiques et les réunions de ses instances régionales. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ainsi, après la rencontre de la fédération de Béjaïa, le 27 février, animée par des membres de l'instance présidentielle, Nora Touahri, Hakim Belahcel, Brahim Meziani et le premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, c'est au tour de la fédération de Tizi-Ouzou de se réunir demain jeudi à la Maison de la culture de la ville. Le FFS, qui s'est retiré du Pacte de l'alternative démocratique (PAD), a lancé sa propre initiative politique qui consiste en l'organisation d'une convention nationale et d'un dialogue « sérieux, transparent et inclusif ». L'objectif de l'initiative est, selon le parti, « d'arriver à élaborer un contrat national en mesure de mettre en œuvre une feuille de route commune pour l'instauration du changement et l'édification d'un Etat de droit, de démocratie et de liberté ». Le plus vieux parti de l'opposition a décidé d'entamer les débats autour de cette convention au niveau de sa base afin d'élaborer une proposition de sortie de crise qui sera soumise au prochain conseil national. C'est dans ce cadre et dans un contexte où la crise interne revient de plus belle suite à la rencontre entre deux responsables du parti et le chef de l'Etat qui a soulevé la colère de la base, qu'aura lieu la réunion fédérale de Tizi-Ouzou, l'une des plus importantes fédérations du parti à travers le pays. « Une fois le projet adopté au niveau du conseil national, nous allons convoquer la première phase de la convention nationale pour l'adoption du projet. Par la suite, nous allons l'adresser aux acteurs politiques et sociaux pour débat et enrichissement », nous a déclaré récemment le premier secrétaire du parti Youcef Aouchiche. Le FFS, qui a échoué il y a quelques années dans une initiative similaire, risque d'y laisser des plumes si son nouveau projet venait à échouer, surtout que les chances de son aboutissement sont vraiment minimes devant un pouvoir qui refuse toute initiative partisane et un mouvement populaire qui a repris de plus belle et exige un changement radical du système politique. Les dirigeants du parti n'ignorent pas cette réalité. Ils ont dénoncé dans leurs dernières sorties « l'immobilisme politique du régime qui maintient sa feuille de route » dans le seul objectif de se maintenir et rejette toute initiative politique. Considérant que le contexte politique national actuel « ne peut plus supporter d'autres dérives autoritaires et d'autres échecs », le FFS s'est dit convaincu que « la voie de la sagesse et de la raison doit prévaloir sur les scénarios catastrophes des extrémismes de tous bords, des apprentis sorciers et des pyromanes de tout acabit ». Le parti n'a cessé d'appeler tous les acteurs politiques et sociaux à « s'inscrire dans le processus d'un dialogue inclusif, responsable et global, afin d'aboutir, sans plus tarder, à un compromis politique global et historique ». Mais le FFS, qui rejette les initiatives des autres, s'attend-il à ce que les autres acceptent la sienne ? La mission est d'autant plus difficile que le parti risque de plonger à nouveau dans une crise organique. K. A.