La mission s'annonce difficile pour ce jeune cadre du parti, particulièrement au regard du contexte politique et de la perspective de la restructuration du champ politique. La nouvelle instance présidentielle du FFS, composée de Hakim Belahcel, Chioukh Sofiane, Hadji M'hamed, Meziani Brahim et Touahri Nora a désigné jeudi le P/APW de Tizi Ouzou, Youcef Aouchiche, nouveau premier secrétaire du parti. À 36 ans, ce jeune cadre de la politique, diplômé en sciences politiques et relations internationales, aura la lourde tâche d'élaborer un plan d'action qui sera soumis bientôt au conseil national, avec en point de mire, deux principaux chantiers : le rassemblement de la grande famille du parti, éclatée en raison de nombreuses divergences, notamment politiques, et l'exclusion de nombreuses figures jouissant encore d'un capital sympathie auprès de la base, et l'organisation, dans un délai n'excédant pas une année, du congrès ordinaire du parti. Si elle ne paraît pas, a priori, impossible, la mission s'annonce toutefois difficile pour lui, particulièrement au regard du contexte politique et de la perspective de la restructuration du champ politique. Avec ce que cela suppose comme nécessité, pour le plus vieux parti d'opposition, d'adopter une démarche politique consensuelle. Un avant-goût de la difficulté à laquelle il devrait éventuellement être confronté apparaît dans les déclarations séparées des deux listes qui ont postulé à l'instance présidentielle au terme du congrès extraordinaire. Des déclarations où transparaissent en filigrane quelques divergences autour de la présence du parti au sein du Pacte de l'alternative démocratique. "L'instance présidentielle remettra au centre de notre action les résolutions du 5e congrès qui s'imposent à tous jusqu'au 6e congrès, notamment la reconstruction du consensus national", a écrit la nouvelle direction collégiale dont la liste, sortie vainqueur avec 182 voix, est conduite par Hakim Belahcel. "L'instance présidentielle tient à réaffirmer que le FFS est toujours ouvert à un dialogue sincère, transparent et inclusif avec tous les acteurs politiques et de la société civile sans exclusive, pour le règlement de la crise nationale multidimensionnelle". En décodé, la nouvelle instance présidentielle veut relancer l'idée de la reconstruction du consensus national, ce qui suggère l'éventualité de la sortie du parti du cadre restreint du PAD et d'élargir le dialogue. Mais pour la liste perdante — 143 voix — conduite par Ahmed Djeddaï, "le conseil national ordinaire qui se réunira dans les prochaines semaines doit inscrire, de notre point de vue, dans son ordre du jour, la préparation et la démarche pour l'organisation du sixième congrès national ainsi que les orientations politiques de notre parti", en rappelant que la nouvelle instance a été élue "avec une courte majorité", que des réserves étaient formulées sur la composante de la commission de préparation du congrès et que c'est sous l'impulsion du FFS, dans le prolongement d'un appel de Hakim Belahcel, que les forces du PAD ont signé "un pacte le 26 juin 2019 dans lequel chaque partie garde son autonomie d'organisation et de décision". Une façon peut-être de mettre en garde contre un probable reniement du travail accompli. C'est dire que le nouveau premier secrétaire a du pain sur la planche. Karim K.