«Haaland va marquer son époque !» Bouche bée d'admiration, comme l'entraîneur de Séville Julen Lopetegui, l'Europe assiste match après match à l'avènement d'un titan du football, qui peut prétendre rejoindre un jour les Messi ou Ronaldo dans la légende comme dans les palmarès. En huitième de finale de Ligue des champions, Erling Haaland vient d'éliminer Séville quasiment à lui tout seul, avec un doublé à l'aller et un autre au retour (3-2, 2-2). Et alors que Cristiano Ronaldo (36 ans) a quitté la Ligue des champions mardi sur une piteuse élimination avec la Juventus, le colosse norvégien de 20 ans déboule pour prendre la place et ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire du football. Depuis mardi soir, la liste de ses records tourne en boucle sur les sites spécialisés. - Premier joueur de moins de vingt ans à marquer lors de ses cinq premiers matchs de C1 (avec Salzbourg en 2019) - Plus jeune joueur à avoir marqué 20 buts en C1 - Premier joueur à atteindre la barre des 20 buts en C1 en 14 matchs seulement - Premier joueur à réussir quatre doublés consécutifs en C1, série en cours... et d'autres faits d'armes fabuleux, comme son triplé à 19 ans contre Genk, qui a fait de lui le troisième plus jeune joueur à réussir cet exploit en C1, après Raul et Wayne Rooney. Ou son doublé l'an dernier en 8e de finale contre le Paris SG, pour son premier match de phase finale de Ligue des champions. Sans parler de ses records en Bundesliga. «Haaland et adieu !» Dans la compétition reine, il domine le classement des buteurs avec dix buts inscrits en... six matchs, puisqu'il a manqué deux rencontres de phase de poule. «Au début de leur carrière, même les géants du football Messi et Ronaldo n'auraient pu que rêver de telles statistiques», notait hier le quotidien allemand Faz. «Fenomen Haaland , s'exclame en Italie la Gazzeta dello sport : «(Il) peut devenir l'un de ces attaquants qui font l'histoire du football. De fait, il a déjà commencé.» Le quotidien rappelle que Ronaldo a mis 56 matchs pour atteindre les 20 buts, Messi 40 matchs. «Haaland et adieu», résume dans une formule qui risque de resservir, Estadio Deportivo, principal journal sportif d'Andalousie, qui ajoute : «Séville est tombé avec honneur (...) face à un rival porté par la puissance de la ‘'Bête''». D'autant que Haaland n'est pas seulement un buteur. On le voit aussi se battre bec et ongles pour récupérer des ballons, jusque dans sa propre surface, et haranguer ses partenaires. Sa soif de victoire, portée par un dynamisme impressionnant et un langage corporel de guerrier, fait de lui un leader naturel dont bénéficieront toutes ses équipes dans l'avenir. «Une affaire d'Etat» On imagine mal, en effet, un tel prodige rester longtemps à Dortmund. Au Real Madrid, mettre la main sur Haaland est même devenu une priorité, à en croire le quotidien sportif As : «Jusqu'à maintenant, écrivait-il en début de semaine, le recrutement de Haaland était une obligation, d'autant plus avec la difficulté de faire venir Mbappé dès cet été, désormais, c'est devenu une affaire d'Etat. Le Real ne veut pas, sous aucun prétexte, que lui échappe des mains l'attaquant qui dominera à coup sûr le football de la prochaine décennie». Manchester City et Chelsea sont également cités parmi les clubs intéressés. En décembre 2020, Erling Haaland a reçu le prix «Golden Boy» du quotidien sportif italien Tuttosport, récompensant le meilleur joueur de moins de 21 ans évoluant en Europe. Il est désormais passé dans la classe des grands, et il n'est pas irréaliste de penser qu'il postulera très vite au Ballon d'Or. Dès cette année, s'il portait Dortmund très loin en Ligue des champions.