À la veille d'une réunion extraordinaire décisive de son conseil national consacrée aux élections législatives du 12 juin prochain, le FFS a organisé, hier au Centre international de la jeunesse à Sidi Fredj (Alger), la pré-convention où il était question du projet du parti pour une sortie de crise. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Une rencontre voulue par le plus vieux parti de l'opposition afin de finaliser le document qu'il compte présenter à la classe politique à l'occasion d'une convention nationale. Dans son discours d'ouverture de cette rencontre, le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche, a d'emblée critiqué les élites du pays, leur reprochant leur incapacité à produire un projet à la hauteur des aspirations du mouvement populaire. « Si le mouvement populaire pacifique du 22 février 2019 d'une ampleur exceptionnelle a mis fin à l'une des pires séquences politiques depuis l'indépendance qui a failli provoquer l'effondrement du pays, les élites politiques patriotiques ne sont pas parvenues à transformer cet élan historique en un projet politique », a-t-il regretté, soutenant que malgré les nombreux obstacles érigés sur le chemin de la liberté et de la justice, le peuple algérien reste déterminé à résister à toute tentative de restauration d'un ordre autoritaire, injuste et corrompu. L'orateur explique que plus que jamais, il appartient aux partis politiques, aux personnalités, organisations de la société civile et à toutes les forces nationalistes et patriotiques de trouver les voies et moyens qui permettront l'avènement d'une Algérie souveraine, démocratique et sociale. Dans ce contexte, il a affirmé que les élections législatives prévues en juin 2021 sur lesquelles le FFS se positionnera aujourd'hui ne doivent pas constituer un frein à la recherche d'une solution politique globale et démocratique. Et d'appeler les dirigeants politiques du pays à se prévaloir, surtout dans ce contexte de fragilité politique et institutionnelle, d'un sens élevé des responsabilités. « Le sens de l'Etat exige de rompre avec les vieux schémas autoritaires, et de renoncer aux méthodes de gestion bureaucratiques et policières des affaires publiques et de la société », a-t-il souligné, estimant que « notre pays a besoin plus que jamais d'apaisement pour créer les conditions de la construction d'un front intérieur solide, pour faire face à toutes les manœuvres internes et externes qui visent à attenter à son unité nationale, à affaiblir l'Etat et à saper sa souveraineté ». « Se démarquer des positions populistes et nihilistes » Le premier secrétaire du FFS a appelé à l'instauration d'un vrai dialogue inclusif pour bâtir un consensus national autour d'un programme politique, économique et social, qui propulsera notre pays au rang des nations développées et prospères. Affirmant que son parti refuse de s'inscrire dans les schémas d'inspiration néolibérale dictées par les puissances occidentales, M. Aouchiche a affiché la priorité du FFS qui est, selon lui, la survie de l'Etat national algérien. Le parti, a-t-il dit, est disposé à explorer avec des partenaires politiques, syndicaux et associatifs toutes les possibilités de sortie de crise qui préservent l'Algérie comme Etat et comme Nation. Cela avant de se démarquer des « positions populistes, nihilistes et d'exclusion des différentes composantes nationales impliquées dans la recherche d'une solution politique qui préserve l'Etat national, relance le développement au profit de tous, et assure une politique sociale d'équité et de justice, en rappelant que le respect sincère et total des libertés et droits démocratiques est la seule voie raisonnable qui concrétisera ces objectifs ». K. A.