Le Zamalek rappelle au MCA que l'âge se compte en nombre d'années mais seulement. Un palmarès est une nécessité mais les hommes en sont les piliers. Et c'est ce que semble manquer le plus au Doyen des clubs algériens. Une défaite méritée. Face aux Egyptiens du Zamalek, le Mouloudia a subi la loi du football. Celle d'un jeu qui ne s'accommode jamais à la «fawda», l'anarchie, la cohue et tutti quanti. Parce qu'évoluant dans un «modèle» confus, les Vert et Rouge de l'entraîneur Abdelkader Amrani ont perdu sur leur terrain, chose qui n'est pas arrivée au club de la capitale, lors des compétitions internationales (arabes et africaines) depuis le 12 décembre 2005 face à...Enppi (1-3) en quart de finale «aller» de la Ligue des champions arabes. Une soirée cauchemardesque suivie du limogeage de Robert Nouzaret déjà sur la sellette depuis que des joueurs de l'équipe sont allés à la radio dénoncer la gestion du Dr. Messaoudi et de ses collaborateurs. Le président du Mouloudia d'Alger avait alors expliqué que «Nouzaret a échoué dans la réalisation de ses objectifs». En décembre 2005, la direction a conclu que l'entraîneur a échoué, a procédé à son remplacement par Noureddine Saâdi lui-même limogé pour être remplacé par...François Bracci qui conclura la saison par un trophée national contre l'USMA. Une histoire qui risque de se reproduire chez le Doyen en cet an 2 du football sous-Covid. Un club qui a changé un entraîneur (Nabil Neghiz) pratiquement pour les mêmes raisons qui ont présidé à la séparation avec Nouzaret (qui demandait à ce que l'on régularise la situation financière des joueurs, ndlr) et dont l'équipe a perdu son premier match à l'échelle nationale après trois mois (à Tlemcen, 10e journée) et qui pourrait opter pour la même «sanction» (limogeage «à l'amiable») dans le cas où Amrani ne parviendrait pas à qualifier l'équipe en quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique. Amrani avait sa «valise en mains» Hier, encore, le Mouloudia a du se séparer de son entraîneur. Deux mois, jour pour jour, après son recrutement. Abdelkader Amrani qui se sentait «mal dans sa peau» disait à ses proches «ne pas comprendre» comment il avait dit «oui» à Almas et ses émissaires. Alors que l'équipe n'arrivait pas à gagner, et à fournir des prestations de quartier, répétait qu'il avait sa valise en mains. Pour dire qu'il se savait partant avant même que son contrat de six mois n'expire. Le successeur de Neghiz a remis sa démission hier matin, celle-ci a été immédiatement acceptée. Quelques minutes après avoir présenté sa démission, le technicien tlemcénien s'est défendu d'avoir failli dans sa mission. «J'ai travaillé avec les moyens du bord. L'effectif n'est pas riche. Je n'ai pas eu le temps pour améliorer le rendement de l'équipe. On a livré 6 matchs en 22 jours, ce qui est énorme pour une composante limitée dans le nombre et dans la qualité. Ce n'est pas moi qui ait effectué le recrutement. Quand je suis arrivé, je n'ai pas trouvé l'équipe en haut du tableau et dans des conditions psychologiques maximales. Aujourd'hui, je peux dire à ceux qui me critiquent depuis mon arrivée qu'ils doivent chercher le responsable ailleurs. Moi, j'ai récolté 8 points en Champions' League en dépit de tous les manques dont souffre l'équipe», explique Amrani dont le successeur devrait être connu au plus tard dimanche, à en croire des sources proches du club de la capitale. Outre le retour improbable de Neghiz, des sources évoquent des contacts avec...Franck Dumas. Un entraîneur que le CRB vient juste de limoger malgré ses résultats satisfaisants, avec un titre national, une Supercoupe d'Algérie et une qualification à la phase de poules de la LDC. La nuit agitée dans le QG du Mouloudia d'Alger ne pouvait épargner, non plus, Abdelnacer Almas, que la Sonatrach a mis en demeure de rectifier le tir rapidement. L'ancien SG du GSP, accompagné du directeur technique sportif Abdelatif Bourayou, était convié hier à une rencontre de «consultations» avec les responsables de la Sonatrach. Comme première «solution», Almas a réussi à convaincre Amrani «supplée» de conduire l'équipe à l'occasion du match de samedi prochain, à Tunis, contre l'EST. Amrani partira quelle que soit l'issue du derby maghrébin. Le président de la SSPA Le Doyen aura, quant à lui, jusqu'à dimanche prochain pour trouver d'autres «solutions radicales», sinon il sera mis au frigo, entendre par là qu'il va retourner aux affaires juridiques de la firme pétrolière. La prime à la «fawda» Cette défaite du MCA contre le Zamalek était attendue tellement l'équipe confiée à Amrani semblait avoir totalement ignoré les rudiments du jeu à onze. Un ensemble sans âme qui peine à s'imposer à domicile et qui voit ses éléments de base «tomber» comme des mouches, victimes de fréquentes blessures musculaires. De mauvaises langues attribuent cette cascade de blessures subies par l'effectif mouloudéen à la charge du travail imposée aux joueurs par le nouveau préparateur physique Kamel Boudjenane. Cela pourrait être possible. Mais le problème est ailleurs. Le Mouloudia joue mal, encore plus mal quand il s'agit d'affronter des poids lourds. Face à la JSK et le CRB localemen, puis l'EST et le Zamalek en LDC, les camarades de Hachoud ont été techniquement mauvais en dépit d'une grande envie de se surpasser. Samedi soir, une scène a résumé l'état mental des protégés de l'entraîneur Amrani. Le match n'avait pas encore commencé. Les deux capitaines Hachoud et Shikabala accomplissaient le «toss» sous les regards de l'arbitre marocain Al-Jaâfari. Du haut de ses 32 ans, face à un monument du football égyptien, le latéral droit mouloudéen a failli perdre ses équilibres tellement il semblait sous l'emprise d'une grosse pression. La suite du match du latéral mouloudéen fut une succession d'erreurs de transmission et, pis, de reculades profitables à Bencharki et consorts qui ont ouvert un boulevard sur le couloir droit de la défense algéroise. Un flanc à partir duquel le Zamalek a construit son premier but signé Youcef «Obama». Celui de la gauche couvert par Brahimi sera davantage exploité par le vieux Shikabala parfaitement décalé suite à une attaque lancée depuis le côté droit, celui de Hachoud donc, et qui a fini dans l'autre angle de la zone mouloudéenne. L'entraîneur adjoint de l'équipe algérienne, Lotfi Amrouche, sera le premier à reconnaître que la «faille» de l'arrière-garde incorporée par Amrani n'était pas au centre, où Merouani était associé à Hadded, mais sur les couloirs. Ce qui n'était pas le cas en attaque où, malgré les bonnes intentions des ailiers, la pointe a failli. D'abord Abdelhafid qui se blesse sur un mauvais contrôle de ballon, remplacé par le jeune (et non moins blessé) Rahmani, que remplacera à la mi-temps Benaldjia, lequel ne terminera pas la rencontre, remplacé par Allati, un autre latéral droit. De la «fawda» en règle en somme. M. B.