L'Algérie s'attelle à développer et à démocratiser le e-paiement. Pour ce faire, les webmarchands pourraient désormais certifier gratuitement le module de paiement électronique via un portail web. La généralisation de l'utilisation des terminaux de paiement électronique (TPE) et la modernisation des distributeurs automatiques de billets (DAB) sont aussi au programme de la digitalisation des opérations bancaires. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La cadence de la digitalisation des opérations bancaires en Algérie augmente de plus en plus. Lancé en 2016, le paiement électronique a été destiné, dans un premier temps, aux grands facturiers, notamment des sociétés publiques. Depuis, sa généralisation aux opérateurs privés reste pourtant timide. Seuls 71 webmarchands ont adhéré en 2020 à ce mode de paiement et ont ouvert leur site internet à l'acceptation des cartes interbancaires. «Aujourd'hui, 15 webmarchands viennent de certifier le module de paiement électronique et vont bientôt entrer en production, tandis que 66 autres ont commencé le développement pour intégrer le paiement électronique», affirme la directrice générale de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), Mme Newel Benkritly. Dans l'objectif d'inciter les webmarchands et commerçants à se mettre au e-paiement, elle annonce le lancement d'un nouveau portail web dédié à la certification en ligne du module de paiement électronique. Mis en marche hier, dimanche 4 avril, par le GIE monétique, le site cibweb.dz, interconnecté avec la plateforme technique de la Satim, «permettra à tous les commerçants désirant intégrer le paiement électronique de se faire certifier en ligne, sans avoir à se déplacer», explique-t-elle. Désormais, poursuit-elle, «la certification sera non seulement en ligne mais, elle sera aussi gratuite». Elle rappelle, à cet effet, que la tarification des transactions électroniques avait déjà été baissée pour devenir «symbolique». Utilisée uniquement pour le retrait et le paiement par TPE, la carte Eddahabia d'Algérie Poste sera bientôt éligible pour effectuer des paiements en ligne. «Nous sommes en train de finaliser le volet e-paiement pour la carte Eddahabia. Il est question de terminer l'aspect technique de l'interopérabilité de cette carte pour le e-paiement, et elle sera fin prête pour bientôt», indique la même responsable. Soulignant certaines expériences dans le m-paiement, notamment celles de la BNA et d'Algérie Poste, elle précise que son entreprise ne dispose pas encore de son propre programme dans ce créneau. «Aujourd'hui, notre mission est de lancer ce mode de paiement en interbancaire», dit-elle. Les TPE, la nouvelle tendance L'utilisation des terminaux de paiement électronique (TPE) a été démocratisée depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19. Selon la DG de la Satim, la crise sanitaire a déclenché l'adhésion des utilisateurs des moyens de paiement électronique. «Nous avons constaté une nette amélioration des transactions de paiement par TPE. D'ailleurs, le nombre de transactions via TPE a été plus que doublé par rapport au démarrage de cette opération. Plus de 16 millions de transactions ont été enregistrées en 2020 tout confondu : retrait, paiement, ... », fait-elle remarquer, avant de préciser que plus de 36 mille appareils ont été installés chez les commerçants à travers tout le territoire national. Certaines réticences quant au recours au paiement par ces appareils sont à signaler. Des comportements que Mme Benkritly justifie par le caractère nouveau de ce moyen de paiement. «Certains restent un peu méfiants puisque la confiance en ce moyen de paiement électronique n'est pas encore installée à 100% chez les utilisateurs», dit-elle. Elle fait savoir, d'ailleurs, que la Satim a mis en place, en collaboration avec le GIE monétique, les banques et Algérie Poste, des moyens digitaux pour rassurer aussi bien le porteur de la carte bancaire que le commerçant grâce, notamment, aux notifications par SMS. «Les commerçants disposent de tous les moyens pour s'enquérir de la réussite ou du rejet du paiement via TPE, tel que le ticket, mais aussi la possibilité d'imprimer un journal des transactions sur le TPE, qui fait état du nombre de paiements et d'annulations», détaille-t-elle. En cas de doute, ajoute-t-elle, l'utilisateur peut également prendre contact avec le centre d'appel de Satim au 3020, pour s'informer sur une transaction. Les DAB se modernisent Tout comme les TPE, les distributeurs automatiques de billets (DAB) ont, eux aussi, été très sollicités depuis le début de la crise sanitaire de Covid-19. «Le réseau DAB a été beaucoup utilisé en 2020 et 2021, notamment par les porteurs de cartes d'Algérie Poste qui sont à près de 8 millions», note la directrice générale de Satim. Elle rappelle que le parc bancaire compte, aujourd'hui, près de trois mille DAB dont 1 500 dans les bureaux d'Algérie Poste, avec un taux de disponibilité entre 80 et 85%. «Actuellement, 160 nouveaux DAB sont en cours d'installation et seront mis en service durant ce premier semestre de 2021», dit-elle. Elle annonce également l'intégration prochaine de nouvelles fonctionnalités aux distributeurs automatiques de billets, telles que le changement du code confidentiel, le rechargement du crédit du téléphone, la consultation du solde, ... «Elles sont prêtes et vont être déployées sur les DAB des banques au second semestre de 2021», précise-t-elle. Ry. N.