Quatre cadres du Front de libération nationale, un sénateur en exercice et trois responsables de mouhafadhas, ont été écartés du vieux parti du pouvoir. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La commission de discipline du parti a, la fin de la semaine écoulée, décidé de renvoyer du FLN le membre du Conseil de la Nation de la wilaya de Laghouat, Mahmoud Kissari, et trois mouhafedhs. Il est reproché aux quatre désormais ex-cadres du parti de «piétiner les statuts et le règlement intérieur du FLN et de travailler contre le parti en soutenant des listes autres que celles du Front en prévision des élections législatives anticipées du 12 juin prochain». Des listes dont l'opération de confection ne semble pas faire que des heureux puisque l'on parle, selon des cadres du vieux front, de nombre de militants qui ont soit migré vers d'autres partis ou carrément opté pour «inspirer» des listes indépendantes faute de places au sein de leur maison-mère. Il s'agit, en fait, d'une «tradition» chez le FLN à chaque rendez-vous électoral qui voit des bataillons de militants se procurer une place ailleurs avant de «retourner au bercail une fois élus ou recalés». Et cette quadruple mesure disciplinaire au FLN s'inscrit en droite ligne de la démarche imprimée par la direction nationale du parti qui ne semble pas se contenter des seuls préparatifs en vue des élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Abou-el-Fadl Baâdji s'est, en effet, engagé depuis son élection, fin mai dernier, à la tête du vieux front, à «traquer» tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans la démarche qu'il imprime au FLN. Ceci aux noms du règlement intérieur et des statuts du parti auxquels il dit «s'en tenir» et qu'il brandit à chacune de ses sorties publiques comme parade contre ses contestataires et détracteurs qui, selon lui, «ne représentent rien auprès de la base militante». Au sujet justement de l'opération de confection des listes électorales qui devront défendre les chances du FLN le 12 juin prochain, Baâdji avait assuré, lors de la toute dernière réunion du bureau politique du parti, que le FLN présentera, cette fois-ci, des listes de candidats «compétents, jeunes et surtout ayant une aura et une popularité. Autant de qualités qui viendront en renfort de l'important électorat du parti», a-t-il affirmé. Des candidats dont les dossiers de candidature «passeront par plusieurs filtres», a encore promis le secrétaire général du FLN, dont celui de la kasma, puis celui de la mouhafadha avant d'être passés au crible au niveau de la commission nationale qu'il chapeautera en personne. Sauf qu'au contraire de ce que soutenait le secrétaire général du FLN, la campagne de collecte des souscriptions des électeurs, comme l'exige la nouvelle loi portant code électoral, «ne se déroule pas aussi aisément». Selon un ex-député et mouhafedh du parti, cette opération est «plutôt beaucoup plus laborieuse, notamment au niveau de certaines wilayas dont celles du centre du pays, au vu, expliquait encore, hier lundi, notre interlocuteur, du climat global du pays qui ne plaide vraiment pas pour ce genre d'opérations de proximité avec les citoyens occupés qu'ils sont par bien d'autres soucis de tous les jours». M. K.