Le mouvement de protestation piloté par le Conseil national autonome et du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) s'est poursuivi, hier mardi, à travers les établissements scolaires des trois niveaux. Pour cette deuxième journée consécutive de grève, la teneur de la mobilisation n'a pas été la même dans tous les lycées, collèges et écoles primaires. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Comme observé la veille, le taux de suivi de la grève était toujours aussi significatif dans les lycées relevant des wilayas d'Alger, Tizi-Ouzou, Sétif, Béjaïa, Skikda... Concernant d'autres wilayas, à l'instar de Médéa, de nombreux enseignants des lycées et collèges ont rejoint le mouvement hier, amenant le taux de suivi à augmenter. Par contre, d'autres villes ont vu la mobilisation des enseignants s'essouffler par rapport au premier jour, notamment à Béchar. Cela n'a pas empêché les représentants du Cnapeste d'exprimer une certaine satisfaction et parler d'une «action réussie». Messaoud Boudiba qui en est le porte-parole, a avancé que le taux de suivi a atteint les 70% à l'échelle nationale. Chose qui démontre, selon lui, «que les enseignants et syndicalistes appartenant au Cnapeste restent profondément attachés à leurs revendications socioprofessionnelles». Cette grève, dit-il, est «un signal pour dire que le Cnapeste qui a choisi de rester loin de la protestation depuis un moment signe son retour». Messaoud Boudiba estime qu'aujourd'hui, il n'est plus possible de remettre à jour certains dossiers qui sont en lien direct avec les conditions sociales des enseignants. « Nous vivons une crise majeure qui a touché de plein fouet cette catégorie de travailleurs », a-t-il déploré. C'est pourquoi, il considère que c'est le bon moment pour remettre au goût du jour les réclamations en suspens depuis un moment. Il s'agit des doléances portant sur le pouvoir d'achat, l'accès des enseignants au logement. Le Cnapeste invite également les autorités à se pencher sur les dossiers de la retraite, de la prime de zone des wilayas du Sud... «Autant de préoccupations qui sont laissées de côté par la tutelle», regrette-t-il. S'agissant des préoccupations d'ordre professionnels, Messaoud Boudiba évoque, entre autres, les questions du volume horaire, de la pression subie par les enseignants, notamment en ces temps de pandémie. Les réclamations soulevées par cette entité syndicale s'axent sur «l'application urgente du décret présidentiel 14-266 du 28 septembre 2014 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires avec effet rétroactif». On peut également trouver sur leur plateforme de doléances : «La révision du système de recrutement», qui implique «le recrutement d'enseignants diplômés des écoles supérieures, et l'adoption de concours sur la base du certificat conformément au décret exécutif n°12-194 fixant les modalités d'organisation et de déroulement des concours, examens et tests professionnels au sein des institutions et administrations publiques, qui valorisent l'expérience des enseignants contractants». Messaoud Boudiba a dans ce sens précisé que ce débrayage de deux jours est un avertissement. C'est-à-dire qu'il est fort probable, après évaluation et concertation entre les membres de son conseil national relevant des différentes wilayas, que «le Cnapeste envisage de passer à des actions plus radicales et plus étendues», prévient-il. Bien qu'il estime que cette action fut une réussite, il tient à affirmer que sa finalité n'était pas de paralyser les établissements scolaires. Ce dernier qualifie les rencontres qui ont eu lieu entre les représentants du Cnapeste et ceux du ministère de l'Education nationale de «théoriques». «Je n'ai pas eu l'impression que des actions tangibles allaient suivre les promesses du ministre», a-t-il soutenu. Aujourd'hui, seul le choix de la protestation s'offre aux enseignants, selon lui, en insistant sur un très probable durcissement du mouvement de contestation. M. Z.