La tension est à son apogée dans le secteur de l'éducation nationale. Elle s'illustre par des actions et des mouvements de protestation entamés presque simultanément, depuis plusieurs jours, dans les établissements relevant des wilayas de l'Ouest en particulier. Les conditions socioprofessionnelles jugées «intenables» constituent le fond des revendications portées par le personnel éducatif, toutes catégories confondues. L'instabilité qui caractérise le secteur s'accentuera aujourd'hui mercredi, avec le débrayage que comptent observer trois syndicats autonomes, à savoir : le Satef, le Cla, et l'Unpef. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - La protesta a été déclenchée depuis au moins dix jours dans la région Ouest, notamment à Oran. Plusieurs enseignants des trois paliers ont entamé des grèves, et des sit-in de protestation pour réclamer, entre autres, l'amélioration des conditions de travail et de vie. Les frondeurs mettent en première ligne des doléances d'ordre socioprofessionnelles, à savoir, l'augmentation des salaires et la réduction de la charge du volume horaire. Ils interpellent le gouvernement sur la constante érosion du pouvoir d'achat qui, selon eux, est un facteur qui relègue le personnel éducatif à une catégorie sociale défavorisée. Afin d'extérioriser cette colère, les enseignants qui étaient rejoints par d'autres travailleurs de l'éducation, à l'image des agents des établissements scolaires et des surveillants, ont organisé à Oran et Aïn-Témouchent, d'importants rassemblements. Il convient de noter que les protestataires dont le mouvement prend de plus en plus d'ampleur n'adhérent à aucun syndicat ou organisation spécifique. Pourtant, les réclamations ne différent pas de celles des syndicats de l'éducation, à quelques détails près. Selon l'une des grévistes, qui enseigne dans une école primaire à Oran : «la mobilisation est bien là, mais il faut se structurer rapidement pour gagner en crédibilité et en poids». Le mouvement n'étant piloté par aucun représentant syndical, «il est un peu compliqué de s'adresser à la tutelle», a-t-elle expliqué. Elire des représentants, souligne cette enseignante, ne suffit plus à contenter tout le monde. Notre interlocutrice estime toutefois que cela « n'enlève en rien la légitimité des revendications du personnel de l'éducation ». Preuve en est : «L'impact de la protestation n'est pas négligeable dans les wilayas de l'Ouest et il commence à s'étendre dans le Centre», fait-elle remarquer. Si ce mouvement continue de diviser l'opinion, la majorité des parents d'élèves se montrent inquiets par rapport aux proportions que prennent ces actions, notamment à la veille des examens. En ce qui concerne le positionnement des représentants de l'éducation nationale par rapport à ce mouvement spontané, la plupart estiment qu'il est impossible de rester en marge. Mis à à part quelques désaccords sur les points revendiqués par ce mouvement dit spontané, «les préoccupations principales sont les mêmes pour tous les fonctionnaires de l'éducation», selon les syndicalistes du Satef et du Snpaest. D'ailleurs, une journée de débrayage accompagnée d'un rassemblement devant les directions de l'éducation sera organisée aujourd'hui, à l'appel du Satef, du CLA et de l'Unpef. Tandis que le Cnapeste qui a déjà initié une grève de deux jours pense à remettre ça si le personnel de l'éducation ne voit aucune amélioration de sa situation. L'inquiétude gagne du terrain et la pression pèse sur la tutelle qui devra jouer la carte de l'apaisement sous peine de voir ce mouvement de protestation prendre davantage d'ampleur dans les prochaines semaines. Ce qui risque de se corser notamment avec le Conseil national autonome et des directeurs des lycées qui prévoit de mener des actions prochainement. Les directeurs menacent même de boycotter l'encadrement des examens de fin d'année si leurs revendications ne sont pas wprises en charge. M. Z.