Les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ont enregistré une hausse de 58,83% durant le premier trimestre 2021 en comparaison avec la même période en 2020, selon des chiffres publiés par le ministère du Commerce. Ce n'est sans doute pas ce qui va participer à équilibrer plus que cela la balance commerciale de l'Algérie, mais par les temps qui courent c'est toujours bon à prendre, notamment quand on sait ce à quoi sont soumises les réserves de change du pays. Selon le document du ministère du Commerce, en valeur, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont atteint 870,33 millions de dollars entre janvier et fin mars dernier alors que durant la même période, une année plus tôt, soit tout juste avant que le monde se fasse happer par la pandémie de coronavirus, ces mêmes exportations étaient de 547 millions de dollars. Une hausse de près de 59% qui a fait monter à 11,30% la proportion des exportations autres que les hydrocarbures du total des exportations algériennes. Il ne fait aucun doute que si à la fin de l'année la même proportion est maintenue, cela constituerait un bond remarquable pour un pays dont tout ce qu'il exporte est presque exclusivement composé de ce que produit Sonatrach qui, pour avoir un ordre de comparaison, a exporté pour un total de 6,8 milliards de dollars durant le premier trimestre dernier. Selon le document publié la veille de l'Aïd par le ministère du Commerce, les 11,30% des exportations algériennes hors hydrocarbures ont été réalisées par 714 opérateurs. Dans le détail, il est fait état d'une hausse spectaculaire des exportations de ciment, 96,19% pour des rentrées en devises évaluées à 37,85 millions de dollars. Le sucre, avec 102 millions dollars (+65,71%), les dattes à 37.11 millions dollars (+40,62%) et les engrais à 226 85 millions dollars (10,96%) ont permis à la balance commerciale algérienne de grappiller quelques centaines de millions de dollars. Les opérateurs de l'alimentaire ont, quant à eux, exporté pour 169 millions de dollars lors des trois premiers mois de cette année, en attendant une réglementation un peu moins «décourageante». Une réglementation qui a connu une évolution tout récemment autorisant, désormais, des exportateurs à disposer de la totalité des recettes en devises générées par leurs activités, et ce, en vertu d'un règlement de la Banque d'Algérie publié au Journal officiel n° 30 qui stipule que «dès le rapatriement des recettes d'exportation, hors hydrocarbures et produits miniers, de biens et de services, la banque crédite à l'ordre de l'exportateur, le montant des recettes reçues dans le(s) compte(s) en devises qu'il détient, dans le respect des modalités fixées par instruction de la Banque d'Algérie». Azedine Maktour