Les bilans quotidiens des contaminations au Covid-19 s'emballent à nouveau. Les contaminations sont rapidement passées au-dessus de la barre des 200 cas confirmés par jour. Le nombre des patients en réanimation repart à la hausse. Les spécialistes avaient été unanimes : le non-respect des mesures barrières durant les fêtes de l'Aïd et les nombreux déplacements ne sont pas sans conséquence sur la situation épidémiologique. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ils étaient nombreux à le prédire : le bilan des atteintes au Covid-19 repart à la hausse quelques jours après les fêtes de l'Aïd. De nombreux acteurs de la santé avaient tiré la sonnette d'alarme avant même les fêtes, appelant à un strict respect des gestes barrières pour éviter un rebond des contaminations. Une semaine après l'Aïd, les chiffres dévoilent une nouvelle hausse. C'est ainsi que mercredi, 203 contaminations étaient confirmées avec 19 patients en réanimation, jeudi, 260 cas étaient confirmés avec 22 patients en réanimation alors que vendredi, le bilan faisait état de 278 contaminations confirmées avec 21 personnes en réanimation. Pourtant, après un pic enregistré il y a près d'un mois, la situation épidémiologique semblait se stabiliser. Quasiment, tous les indicateurs étaient alors à la baisse ou stables. L'Institut national de santé publique, qui publie régulièrement des bulletins d'information sur la situation épidémiologique, affirmait alors qu'« on assiste, au cours des sept derniers jours (du 7 au 14 mai), à une diminution des principaux indicateurs notamment le nombre de nouveaux cas confirmés et probables ainsi que le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19. Cependant, le nombre de patients en réanimation reste stable avec une augmentation de celui-ci pour les régions est et ouest. Ces chiffres sont à analyser avec prudence car cette période correspond à la semaine de l'Aïd el-Fitr avec trois jours non ouvrables ». Une mise en garde justifiée puisqu'en analysant la situation épidémiologique au niveau de la région ouest du pays, l'INSP note qu'« au niveau de la région ouest, on constate une très légère augmentation des hospitalisations durant le mois d'avril, suivie d'une baisse au cours des trois dernières semaines. À l'inverse, pour les patients hospitalisés en réanimation, on observe une baisse progressive en avril puis, à partir de la semaine allant du 27 avril au 3 mai, le nombre de patients en unité de soins intensifs tend à l'augmentation », ajoutant que « les notifications de la région ouest sont très variables d'une semaine à l'autre, traduisant très probablement des déclarations par paquets et non pas quotidiennes qui pourraient être en rapport avec un problème de disponibilité de la RT-PCR. Globalement, on assiste à une légère augmentation des cas confirmés ainsi que du nombre de patients en réanimation. Les wilayas pour lesquelles on note une hausse de ces indicateurs sont Mascara, Oran et Tlemcen ». Il ne s'agit là que d'un échantillon. La région ouest ne peut faire exception puisque, tout comme ailleurs, les derniers jours du Ramadhan puis le long week-end de l'Aïd ont donné lieu non seulement à de fréquents déplacements et à des visites familiales mais également à un total relâchement au niveau des gestes barrières. Les pouvoirs publics avaient fait le choix de n'imposer aucune restriction durant les fêtes de l'Aïd. Les transports entre wilayas ont fonctionné normalement et aucune contrainte n'avait été imposée hormis le couvre-feu, en vigueur depuis plus d'une année déjà. Les ministères de la Santé et des Affaires religieuses avaient misé sur la sensibilisation, appelant les Algériens à faire preuve de responsabilité en évitant les regroupements, les embrassades pour ne pas se mettre en danger. Force est de constater que pour une grande majorité, toutes ces mises en garde n'auront pas beaucoup servi. N. I.