Les structures hospitalières dédiées à la Covid-19 sont actuellement en saturation. Une dizaine de wilayas se singularisent fortement avec un nombre de cas à deux chiffres en raison de l‘éclosion de clusters d'origine familiale, sont unanimes à dire les membres du conseil scientifique. La multiplication du nombre de foyers épidémiques dans les différentes wilayas du pays inquiète les spécialistes qui redoutent une extension vers d'autres régions. Le virus circule encore puisque le nombre de cas confirmés positifs à la Covid-19 connaît un recrudescence depuis une semaine, avec une hausse du nombre de personnes hospitalisées. Les structures hospitalières dédiées à la Covid-19 sont actuellement en saturation. Une dizaine de wilayas se singualrisent fortement avec un nombre de cas à deux chiffres en raison de l'éclosion de clusters d'origine familiale, sont unanimes à dire les membres du conseil scientifique. Après une tendance baissière enregistrée sur une semaine à la fin du mois de mai dernier et début juin (98 cas confirmés le 4 juin), l'épidémie Covid-19 repart de plus belle, soit dix jours après l'Aïd El Fitr. Le dernier bilan quotidien (au 9 juin) communiqué par le ministère de la Santé fait état de 117 cas, 152 guérisons et 9 décès en 24 heures. Le total des cas s'est élevé à 10 382, soit 23,6 cas pour 100 000 habitants, celui des décès à 724, alors que le nombre des patients guéris passe à 6951, a déclaré M. Fourar lors du point de presse quotidien consacré à l'évolution de la pandémie de Covid-19, et de préciser que 39 patients sont actuellement en soins intensifs. Ainsi, le nombre de patients en réanimation est passé de 27 à 39 en l'espace d'une semaine. Ce qui témoigne de la forte activité du virus, expliquent les épidémiologistes, un indicateur auquel ils se réfèrent pour une évaluation de l'épidémie. La stratégie de dépistage autour des cas confirmés, à la recherche des cas contacts à travers les enquêtes épidémiologiques, rehaussée par la mise en place, par décision du président de la République, d'une cellule opérationnelle, constitue la nouvelle riposte contre le virus Sars-CoV-2. La courbe épidémique connaît effectivement une allure en dents de scie après avoir connu un long plateau, signale le Pr Smaïl Mesbah, infectiologue et membre du conseil scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie. «Il s'agit pour la majorité de cas liés directement aux regroupements familiaux qui ont dû avoir lieu à l'occasion de l'Aïd, malgré toutes les mesures recommandées à cet effet. Ce phénomène d'éclosion de grappes familiales est retrouvé dans certaines wilayas et grandes villes. Outre ces regroupements, il y a l'amorce du retour à l'activité normale sans que les mesures de prévention ne soient respectées par les citoyens, notamment le port du masque de protection. C'est pourquoi, il y a une tension sur les services hospitaliers. Dans chaque famille, ce sont entre 4 à 6 membres qui sont infectés. Ce sont en plus les personnes fragiles, en l'occurrence les parents et grands-parents, qui sont les plus exposées au risque de complication. Ce sont ces dernières qui se retrouvent aujourd'hui en réanimation après ces regroupements familiaux», a-t-il déclaré. Et de préciser : «La situation n'est pas aussi alarmante, puisque le taux d'occupation des lits de réanimation et la mortalité au niveau national restent stables.» Une situation qui ne peut être maîtrisée que par la stratégie de dépistage, à travers les enquêtes épidémiologiques autour des cas confirmés positifs et l'identification des cas contacts pour accompagner justement ce déconfinement progressif et le respect de toutes les mesures de prévention, à savoir le lavage des mains, la distanciation physique et le port du masque de protection. «Ce qui nous permettra une meilleure surveillance de l'épidémie. Ces dernières mesures empêchent à 80% la contamination par le virus, qui est toujours en circulation. Leur efficacité a été prouvée, on doit continuer à observer tous ces gestes barrières de manière rigoureuse si l'on veut éviter une deuxième vague», a-t-il ajouté. Les enquêtes épidémiologiques pour un traçing autour des cas positifs s'imposent, affirme le Pr Aderezak Bouamra, chef de service d'épidémiologie au CHU de Blida, qui déplore le manque d'adhésion de la population aux principales mesures de prévention. Ce qui explique, selon lui, la recrudescence du nombre de cas et l'apparition de clusters. Il souligne qu'il est donc important de détecter les clusters ou les foyers épidémiques rapidement afin de mettre en œuvre les dispositions nécessaires à travers les enquêtes épidémiologiques. «Chaque cas confirmé positif doit faire l'objet d'une enquête autour de toute sa famille et ses proches, à la recherche des contacts pour identifier au plus vite les cas Covid-19 et procéder à leur isolement, traitement et confinement. Ces derniers doivent être observés sérieusement et de préférence loin du domicile familial, sachant que ce confinement n'est pas respecté ainsi que ses mesures, tel que dicté par les experts. Les lieux institutionnels, comme les hôtels, constituent les endroits les mieux indiqués. Depuis une semaine, une moyenne de trois à quatre hospitalisations au service de réanimation est enregistrée au niveau du CHU de Blida, alors qu'elle était d'une hospitalisation il y a dix jours», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que la surveillance épidémiologique à travers ces enquêtes ciblées permettrait le dépistage et l'isolement des personnes testées positives, son objectif principal est de freiner la transmission de la Covid-19 et par conséquent une sortie du confinement sans risques.