Soutenant que le salaire actuel « dégradant » des travailleurs de l'éducation porte atteinte à l'image de l'enseignant et à la science en général, le Snapest a réclamé, hier, face au ministre de l'Education nationale, une revalorisation conséquente afin d'améliorer leur pouvoir d'achat. Pour ce syndicat, pour que l'enseignant retrouve son pouvoir d'achat des années 60, il doit toucher un salaire de 18 millions de centimes. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les rencontres entre le ministre de l'Education nationale et les syndicats du secteur se poursuivent. Plusieurs organisations ont été reçues ces dernières 48 heures, dont le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (SNCCOPEN), le Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest) et le Syndicat national autonome des conseillers de l'éducation (Snace). Ces réunions présidées par le ministre Mohamed Ouadjaout visent à examiner les dispositions et les mécanismes de révision du statut particulier du secteur. Elles ont permis aux représentants des syndicats d'aborder l'ensemble des revendications des travailleurs, en premier lieu la question du pouvoir d'achat qui s'est dégradé ces derniers temps. «Ces rencontres visent à réviser le statut conformément aux instructions du Président mais cela ne nous a pas empêchés de parler d'autres choses comme le pouvoir d'achat. L'amélioration du statut exige du temps, peut-être jusqu'à deux ans, mais l'urgence aujourd'hui est d'améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires. Donc, il y a nécessité de revoir certaines primes, revaloriser certaines primes existantes et diminuer sensiblement l'IRG. Ce sont ces mesures que nous avons proposées pour améliorer la situation», explique Meziane Meriane, secrétaire général du Snapest, contacté hier par nos soins. Notre interlocuteur déplore le salaire que touchent actuellement les travailleurs du secteur, estimant qu'il porte atteinte non seulement à l'image de l'enseignant mais à toute la science. «Si nous comparons le pouvoir d'achat au niveau national, nous avons beaucoup régressé par rapport au passé. Le salaire de 600 dinars de l'instituteur des années 1960 — ce calcul je l'ai fait devant le ministre — est équivalent à 18 millions de centimes. Pour que l'instituteur retrouve aujourd'hui le pouvoir d'achat des années 1960, il doit toucher 18 millions. Si nous le comparons au niveau international, et nous le convertissons en dinars, nous sommes les derniers de la classe», relate Meziane Meriane, qualifiant cette situation de « lamentable ». La même source ajoutera que la question du dialogue social avec les syndicats a été également évoquée. «Nous avons fait savoir au ministre que, malheureusement, vous avez fermé les portes», a-t-il souligné. Le Snapest a également demandé la sécurisation des établissements scolaires, surtout après ce qui s'est passé à Bordj-Badji-Mokhtar. «Le ministre n'a pris d'engagement sur aucune question», précise notre interlocuteur. K. A.