Malgré un très grand Brice Samba, et avec un but de Nabil Bentaleb, de retour après huit mois loin des terrains à la suite d'un malaise cardiaque, Lille l'a emporté à Rennes (2-0), dimanche, en clôture de la 22e journée de Ligue 1. Entré à la 76e minute en remplacement de Ngal'ayel Mukau, Bentaleb, premier joueur à évoluer en France avec un défibrillateur sous-cutané, s'est trouvé à point nommé, quatre minutes plus tard pour pousser le ballon au fond après une énième parade de Samba (0-1, 80e), libérant son équipe qui avait copieusement dominé les débats. Six minutes plus tard, Akpom, très malheureux jusque-là et qui avait même vu Samba arrêter son penalty, mal tiré, en fin de première période a aggravé la marque (0-2, 86e). Ce succès, qui permet à Lille de repasser devant Lyon à la 5e place avec 38 points, deux longueurs derrière Monaco (4e) et Nice (3e), a été très long à se dessiner. Mais Rennes, 13e avec 23 unités, a mesuré ce qui le sépare encore d'une vraie bonne équipe de football. Supérieurs dans les duels et dans la circulation de balle, avec un jeu qui aura certainement ravivé au Roazhon Park la nostalgie des années rennaises de Bruno Genesio, les Dogues ont su se montrer patients. Ils se sont créés plusieurs occasions très nettes et ont même pensé avoir marqué sur un coup de billard par Akpom (67e), avant que la VAR ne détecte un hors-jeu dans la construction du but. Samba longtemps solide Ils ont aussi longtemps cru que Samba allait les priver de ce succès capital dans la course à la Ligue des champions. Dès la 8e minute, le gardien s'était signalé par une bonne parade du pied devant Bafodé Diakité, avant de récidiver lors d'un face-à-face avec Mitchel Bakker (51e). Le latéral néerlandais, repositionné en ailier gauche, avait aussi testé l'attention du gardien international français d'un centre-tir (66e), repoussé des deux mains. C'est finalement l'expulsion — un peu sévère — de Christoper Wooh à la 74e qui a été le tournant du match, l'ouverture du score intervenant peu après. Mais Rennes, dont la seule véritable occasion dangereuse a été une tête de Lilian Brassier sur un coup-franc de Ludovic Blas, repoussée par le poteau, ne peut pas vraiment avoir de regrets. Considérablement gêné par le pressing lillois avec parfois cinq joueurs placés très haut, les Bretons n'ont jamais trouvé la solution dans ce duel très tactique. Les Rouges et Noirs n'ont trop souvent réussi à percer ce premier rideau que grâce à des décrochages de leurs attaquants, trouvés dos au but, ce qui a permis aux Nordistes de se replier dans leurs 30 mètres. Le match sera certainement plein d'enseignements précieux pour Habib Beye dont la série de victoires s'arrête à deux. Avant d'aller au Parc des Princes dans trois semaines, il faudra impérativement refaire tourner le compteur contre Reims et Montpellier, s'il ne veut pas que la zone rouge redevienne le centre de l'attention à Rennes.