Le président de la CAPC, Sami Agli, a, lors de son passage à la Radio nationale hier, souligné le rôle prépondérant qu'aura la future Assemblée populaire nationale dans l'ajustement de l'arsenal de lois en vue d'«un sursaut économique». Il a en outre, estimé que la gestion du dossier du foncier est «une urgence, voire une priorité» de l'heure. Ahmed Kessi - (Alger Le Soir) - Soulignant le rôle «crucial et prépondérant- une lourde responsabilité, voire même historique», qu'auront les prochains parlementaires, en légiférant en faveur du sursaut de l'économie et sa relance, Sami Agli estime qu'il y a «urgence d'assainir le dossier du foncier», et à ses yeux, il est plus judicieux de «revenir à la gestion et l'étude des dossiers au niveau des wilayas». Concernant, l'éventualité de centraliser, une nouvelle fois, le traitement des dossiers du foncier au niveau d'une agence nationale, l'invité de la Radio nationale a, sans détours, clairement souligné que la «primauté est d'abord de débloquer l'étude des dossiers», expliquant que le chef d'entreprise, aujourd'hui, est pris en otage entre deux départements, celui de l'intérieur et de l'industrie. Sur le dossier de l'industrie de l'automobile, Agli a estimé qu'on a trop perdu de temps pour éclaircir ce dossier et qu'il est grand temps de prendre des décisions claires : «L'économie est intimement liée à la clarté des textes», a-t-il dit, tout en s'interrogeant : «Est-ce raisonnable de produire forcément des véhicules pour notre économie ? Et de répondre : il y a des économies qui ne produisent pas de véhicules et qui sont très dynamiques et puissantes. En économie, il faut savoir poser les bonnes questions», explicite en outre. «Les attentes sont énormes du côté du patronat et des chefs d'entreprises, face à ce challenge crucial du renouveau économique de l'Algérie», réitère-t-il, en soulignant que la prochaine législature aura du pain sur la planche. Quant à l'intérêt qu'ont accordé les partis politiques au secteur de l'économie lors de la campagne électorale qui prend fin aujourd'hui, le président de la CAPC s'est voulu précis, mais surtout prudent dans son commentaire : «La pire des décisions prises en Algérie est une décision prise en pensant politique sans songer à son impact sur l'économie». Sur le dossier de l'investissement, l'assainissement de l'arsenal de lois est, selon le chef d'entreprise Agli, «une priorité, voire même une urgence». «Nous attendons une législature attractive et non répulsive à l'investissement dans le cadre des standards internationaux», déclare le chef d'entreprise. L'invité de la Radio nationale a rappelé la composante des entreprises de notre économie (des PME et des TPI à 95%) qui, donc, n'ont pas la trésorerie qu'il faut pour tenir face à ce tsunami de crise énorme induite par la pandémie de Covid-19. Le premier impact est la perte de l'emploi, 1 000 000 postes d'emplois perdus. En vue de permettre aux entreprises de rebondir et se relancer, il faut, dit-il, assurer l'adaptation des lois pour diversifier les sources de leur financement. À ce titre, il note : «Le nerf de la guerre pour une relance de l'économie, c'est le financement par la diversification des sources et des modalités de financement, ici ou à l'étranger en trouvant de nouvelles formules, des fonds de financement,...», réitérant qu'il faut «éclaircir et assainir l'arsenal juridique régissant le financement de l'activité économique». Sami Agli affirme dans la foulée que «le défi qui nous attend est l'internationalisation de nos entreprises», précisant que «l'export» n'est pas une question de volonté uniquement. «Cela nécessite tout un accompagnement dans un environnement propice», juge-t-il, en plaidant pour la levée «de tout type d'autorisation à l'export» ! «Il ne faut pas lier l'économie forcément aux réserves de change. C'est la croissance de l'économie qui garantira les ressources en devises», conclut-il. A. K.