Alors que l'Algérie s'apprête à se doter de la première législature de l'ère Tebboune, le patronat se dit «attendre beaucoup» des nouveaux députés pour la relance de l'économie nationale. En effet, intervenant sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC, ex-FCE), Sami Agli, a déclaré que le patronat algérien attend «une réglementation claire qui rende l'investissement attractif et non pas répulsif, une réglementation qui permette réellement de créer de la richesse pour les Algériens mais aussi ouverte aux étrangers», a-t-il indiqué. Sami Agli a également insisté sur l'urgence d'apporter des solutions à la crise : «le tissu des entreprises en Algérie est à 95% constitué de PME et de TPE qui n'ont pas les moyens pour faire face à la crise économique, avec un impact évident en matière de perte d'emplois», a-t-il souligné. Le président de la CAPC a appelé à se mobiliser «pour préserver les emplois et en conséquence préserver le pouvoir d'achat des citoyens et la consommation, l'objectif étant d'arriver à une justice sociale», a-t-il dit. Pour booster l'investissement malgré la crise financière, le président de l'ex-FCE recommande «le recours aux différents types de financements étrangers : il faudrait adapter nos lois pour permettre aux investisseurs d'aller chercher des financements à l'étranger (...) pour ne pas devoir revenir vers le FMI qui touche à la souveraineté du pays», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit là «d'une ligne rouge». Pour Sami Agli, «le risque doit être pris par le chef d'entreprise, en l'aidant à chercher différentes sources de financement, y compris à l'étranger», a-t-il souligné. Le filon du marché africain «L'économie nationale se trouve face à de nombreux défis, alors que le marché africain est en pleine croissance», a encore indiqué l'invité de la radio. «L'autre défi qui nous attend, c'est l'internationalisation de nos entreprises, il ne faut pas se contenter de l'exportation qui se limite à une opération commerciale, mais permettre aux entreprises algériennes d'être présentes sur le marché étranger et qu'elles puissent tirer profit de la croissance ailleurs, notamment sur le marché africain que tout les pays du monde convoitent aujourd'hui», a-t-il estimé. Pour le représentant du patronat, «l'externalisation des entreprises nationales n'est pas un choix mais une obligation dans le contexte économique mondial : il faut pouvoir le faire avec éthique, dans la transparence et de manière légale», a-t-il plaidé, insistant sur le rôle primordial qu'auront à jouer les nouveaux élus. «Les députés auront un rôle historique car ils devront légiférer pour assainir la situation et coller à la réalité qu'impose la mondialisation de l'économie», a encore déclaré Sami Agli. Ce dernier n'a pas manqué également de tirer la sonnette d'alarme sur le blocage du foncier industriel, «paralysé depuis plus de 15 mois», selon lui. «C'est l'incompréhension totale parmi les acteurs économiques, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas déposer un dossier d'investissement depuis plus de 15 mois», s'est révolté le président de la CAPC. «Peu importe son appellation : Calpiref, agence nationale ou autres, il faut absolument reprendre l'étude des dossiers d'investissement au niveau des wilayas», a-t-il conclu.