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TRIBUNAL DE A�N-EL-HAMMAM
L�inquisition et l�intol�rance en proc�s
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 09 - 2010

Il planait un air de nostalgie dans le ciel de la ville de A�n El-Hammam qui a renou�, hier mardi, avec l�ambiance militante d�antan, � l�occasion du jugement des deux citoyens poursuivis pour non-observance du Ramadan, que les avocats de la d�fense et de nombreux militants politiques et des droits de l�homme ont r�solu de transformer en un proc�s contre l�intol�rance et l�inquisition. A�n-El-Hammam a v�cu une f�brilit� inhabituelle.
T�t dans la matin�e d�hier, les principales rues de la ville ont connu un d�ploiement inhabituel des services de s�curit� positionn�s � divers endroits et aux abords imm�diats du tribunal, o� des citoyens commen�aient par se regrouper. Ces derniers, qui s��taient d�j� donn� le mot via les r�seaux sociaux, ont tenu � �tre au rendez-vous de la mobilisation. Ils �taient plus d�un millier, citoyens anonymes ou militants politiques o� l�on pouvait reconna�tre ceux du MAK, reconnaissables � l��tendard tricolore frapp� du signe �z� en tamazight, ceux du RCD, dont le parlementaire Boudiaf ainsi que d�autres militants politiques non apparent�s comme Sa�d Khelli, et, bien s�r, de nombreux cadres de la LADDH. Un regroupement qui n�a connu aucun d�bordement et d�o� montaient les cris de �pouvoir assassin� et des slogans c�l�brant la libert� et la Kabylie et d�non�ant l�intol�rance. Des clameurs militantes qui parvenaient jusque dans la salle d�audience, qui a connu une grande affluence du public et des journalistes. Les deux pr�venus, H. H. et F. S., sont appel�s � la barre. Se voulant serein et sans doute peu perm�able � la f�brilit� inhabituelle dans le pr�toire, le juge se contentera d�ouvrir les d�bats en demandant aux deux accus�s, qui comparaissaient en pr�venus libres, de rappeler les raisons pour lesquelles ils sont devant le tribunal. Ils d�clareront qu�ils �taient au troisi�me �tage d�un immeuble en construction, et c�est dissimul�s derri�re un mur en briques que les policiers les ont surpris en train de d�jeuner, se d�fendant de l�avoir fait en public, comme il leur est reproch� pour soutenir l�inculpation d�atteinte � l�un des pr�ceptes de l�Islam. Me A�t Mimoun qui fait partie, aux c�t�s de Mes A�t Larbi Mokrane, Ahmed Hocine, Nacera Hadouche et A�ssa Rahmoun, du coll�ge des avocats de la d�fense, s�attellera, lui aussi, � rappeler les conditions dans lesquelles les deux mis en cause ont �t� appr�hend�s par les �l�ments de la police judiciaire, qui les ont conduits au commissariat puis devant la juge d�instruction. �La police judiciaire s��tait rendue de son propre chef sur les lieux : elle n��tait pas requise par le procureur�, devait rappeler l�avocat qui a mis l�accent sur l�ill�galit� de la proc�dure d�intervention des services de s�curit�, insistant sur le caract�re priv� et non public des lieux. Pour le procureur de la R�publique, l�intervention de la s�curit� �tait motiv�e ; il y avait risque d�atteinte � l�ordre public. Ce sont des citoyens qui ont alert� la police, il y avait des gens qui �taient pr�ts � intervenir par la force contre les mis en cause, arguera le procureur, pour qui les mis en cause ne sont pas poursuivis pour avoir mang�, mais pour l�avoir fait en public. �Vous �tiez visibles, vous auriez d� manger chez vous et non dans la rue�, dira le repr�sentant du minist�re public � l�endroit des accus�s. �On ne pouvait nous voir, m�me pas d�un avion�, r�torquera l�un d�entre eux, provoquant des �clats de rire dans la salle. �Nous �tions cach�s derri�re un mur de briques et on ne savait pas que la police nous surveillait par la fen�tre du commissariat �, ajoutera-t-il encore. Mais l�ambiance a �t� tout autre quand l�accus� F. S. a racont� au juge, comme pour se plaindre des propos de la juge d�instruction : �Quand j�ai dit � la juge d�instruction que je suis chr�tien, elle m�a r�pondu que je devais aller en Europe, dans ce cas.� Revenant � la charge, Me A�t Mimoun, qui demandera la relaxe pure et simple de ses clients, dira que les �l�ments de l�accusation qui reposent sur l�article 144 bis du code p�nal ne sont pas constitu�s. Rien ne prouve, selon lui, que F. S. et H. H. ont d�jeun� en public. Pour Me A�ssa Rahmoun de la LADDH comme pour Me Ahmed Hocine, l�article 144 bis sur lequel repose la qualification des faits est anticonstitutionnel. S��levant contre la charge morale qui le sous-tend, cet avocat fera observer : �Tout acte de l�homme peut �tre sanctionn� par la loi, mais celle concernant la non-observance du ramadan revient � Dieu.� Me Mokrane s��l�vera contre les d�rives inquisitrices et l�intol�rance qui caract�rise cette affaire et usera de beaucoup d�ironie. Puisque, selon lui, on reproche aux mis en cause d�avoir mang� dans un lieu public, pourquoi ne pas interpeller tous les grands h�teliers d�Alger qui ont servi � manger � leurs clients durant le Ramadan. L�avocat, qui a d�montr� qu�il n y a pas dans cette affaire, les preuves d�atteinte � l�ordre public, ni de d�fi aux pr�ceptes de l�islam, d�fendra le principe de juger selon la loi et non selon les exigences morales et religieuses. Il demandera, comme le reste de ses confr�res, la relaxe pour ses clients. Le procureur a requis, quant � lui, la peine minimale de 3 ans pr�vue par l�article 144 bis du code p�nal, assortie d�une forte amende.

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