Sous le mot d'ordre «la jeunesse et l'engagement politique», l'université d'été de l'association Rassemblement-Actions-jeunesse (RAJ) s'est ouverte jeudi après-midi en présence de près de 150 participants représentant, entre autres, le mouvement associatif et des syndicats au camp d'été Mam-Tours de Tichy, sur la côte-est béjaouie. La rencontre annuelle de RAJ constitue une occasion pour débattre en plénière et les travaux d'atelier mis en place traitent des questions liées à la participation des jeunes à la vie politique. Lors de l'université d'été de RAJ, les participants se pencheront ainsi sur les questions concernant l'éducation, l'enseignement, la culture, la gouvernance, la jeunesse, les médias, la politique de l'emploi, la femme et l'égalité, indiquent les organisateurs dans un communiqué. S'exprimant à l'ouverture des travaux de l'université d'été, le président du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, a mis l'accent sur l'importance d'un tel rendez-vous qui constitue un «moment d'échange, de partage, de réflexion autour des questions d'actualité cruciales et celles touchant directement à la jeunesse». Dans son intervention, Abdelouahab Fersaoui a appelé à la multiplication de ce genre de rencontres de jeunes à même de permettre de créer des synergies, d'organiser la société et de s'imposer comme une force de proposition et d'action en faveur d'un rapport de force pour le changement et une pleine liberté d'expression du citoyen pour réclamer ses droits et participer à la gestion des affaires publiques et à la vie politique du pays. «La participation de la jeunesse, qui représente 70% de la population algérienne, est incontournable dans le développement du pays et la construction d'un Etat», a souligné le président de RAJ tout en déplorant que «les jeunes, constituant un potentiel humain capable de contribuer au développement du pays, se retrouvent marginalisés et écartés». L'intervenant regrette dans la foulée que, contrairement aux discours électoraux, la jeunesse soit aussi oubliée dans les plans de développement des gouvernements. «Au lieu d'exploiter ce potentiel humain comme force de développement du pays, la jeunesse est perçue comme une lourde charge difficile à supporter», s'indigne le président de RAJ en évoquant la très faible implication de la jeunesse dans la vie politique comme le relevait la dernière enquête de RAJ. 1% de la population juvénile s'intéresse à la vie politique du pays, selon la même enquête de RAJ qui, selon Abdelouahab Fersaoui, «reflète le résultat des politiques appliquées par le pouvoir depuis des décennies excluant les jeunes de la vie politique». Le président de RAJ pense que les acteurs syndicaux, politiques, associatifs doivent revoir leur stratégie pour aider la jeunesse à se prendre en charge et à revenir à l'action politique. Notons, enfin, que les travaux de cette université d'été qui s'étaleront sur trois jours, se dérouleront en atelier et en plénière. Parmi les sujets à traiter lors des débats de cette rencontre, il y aura la problématique des populations migrantes de par le monde, en général, et les Subsahariens fuyant la misère de leurs pays, en particulier. Les recommandations qui seront issues de ces travaux seront présentées sous forme d'un mémorandum et feront l'objet d'un plaidoyer auprès des pouvoirs publics et partenaires sociaux et politiques. Ce mémorandum sera susceptible de donner lieu à des initiatives citoyennes et inspirer les politiques publiques pour la jeunesse.