«L'avenir de l'opposition et des partis politiques est avec Abdelaziz Bouteflika !», a affirmé sans sourciller, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) Amar Saâdani, mercredi à Annaba. Cette phrase résume à elle seule «le niveau politique» du concerné, a-t-on entendu murmurer dans la salle du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, lieu du meeting populaire qu'il avait animé au profit du président-candidat. Après plus d'une heure de retard sur l'heure fixée pour le début du meeting, entrecoupée de la diffusion d'anciens discours enflammés du président-sortant pour marquer sa «présence», l'animateur est apparu entouré de représentants de la dizaine de partis qui soutiennent le quatrième mandat. Ce retard était nécessaire pour les chargés de la campagne afin de ratisser aussi large que possible à travers les communes, les entreprises publiques et l'université pour remplir la salle qui, une heure avant le début du meeting, était à moitié vide. La laborieuse intervention de Saâdani n'a duré en tout et pour tout que 15 minutes, entrecoupée de chansons à la gloire du président-candidat. Une intervention aussi plate que courte, émaillée de phrases répétitives et déjà entendues ailleurs lors des meetings similaires animés par la même personne. Aux monotones phrases répétées à satiété pour faire l'éloge de Annaba «la belle, la charmante, la perle de la Méditerranée, la capitale de l'acier...». Ces éloges faits à dessein pour attirer la sympathie des Bônois ont eu, chez certains jeunes, l'effet contraire. L'un d'eux s'est levé pour hurler en direction de l'intervenant : «Nous connaissons très bien Annaba. Y'en a marre. Parlez-nous plutôt du chômage qui frappe la jeunesse. De cette jeunesse qui périt en mer dans sa tentative de quitter le pays.» Réplique d'un jeune qui a interrompu l'animateur du meeting, avant que de gros bras n'interviennent pour évacuer hors de la salle l'impavide «chahuteur». Ce qui a permis à Saâdani de revenir encore aux «réalisations du président Abdelaziz Bouteflika, précurseur de la réconciliation nationale et bâtisseur de logements, d'universités, de routes...». La phrase éculée «avec Bouteflika c'est la stabilité, la paix et la sécurité du pays», est revenue plusieurs fois dans la bouche du SG du FLN, qui a conclu son bref discours en «conseillant» de «voter pour le quatrième mandat, afin de permettre au président la prise en charge des questions de développement et d'achever la construction d'un Etat moderne !»