Le président de la République devrait nommer, dans un premier temps, et tout prochainement, le nouveau Premier ministre, alors que la composante du futur exécutif ne sera connue qu'après l'installation, le 7 juillet prochain, de l'Assemblée populaire nationale issue des dernières élections législatives anticipées. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ce que soutenait, hier, un cadre dirigeant d'un des partis vainqueurs des élections législatives anticipées du 12 juin dernier. Notre interlocuteur confie que le chef de l'Etat avait demandé au chef du parti, comme il avait procédé avec ses autres hôtes, une «liste de cadres», sans préciser la consistance de cette dernière. Avec l'objectif, selon lui, d'étudier les profils des noms proposés à l'effet de les intégrer dans le futur exécutif. Quant aux départements susceptibles d'être attribués au parti, notre vis-à-vis avoue «ne pas trop en savoir», se contentant de déclarer que le président du parti a fait part au président de la République des secteurs dont il préférerait hériter la gestion. Il en est de même pour le poste de Premier ministre, notre interlocuteur affirmant qu'au vu de l'adhésion des principaux vainqueurs des dernières législatives anticipées à sa feuille de route, Abdelmadjid Tebboune a les coudées franches de choisir le coordinateur du futur gouvernement de même que sa composante. Et alors que le parti du Front de libération nationale, grand vainqueur du dernier scrutin avec 98 sièges parlementaires, le Rassemblement national démocratique qui a eu 58 sièges, le Front el Moustakbal qui a arraché 48 sièges, le mouvement El Binaa qui a décroché 39 sièges et les indépendants qui ont obtenu 84 sièges, ont signifié leur ralliement au clan présidentiel, le Mouvement de la société pour la paix se retrouve dans une position inconfortable. Invité, en effet, à participer au futur gouvernement, le président du Mouvement a convoqué, hier, les membres du conseil consultatif national du Mouvement, pour une session extraordinaire à l'effet de discuter de cette offre du chef de l'Etat. Avec, il est vrai, une tendance lourde vers la participation apparue également lors de la réunion, la veille, du bureau national du parti. Il s'agit, en fait, si ce mot d'ordre venait à être entériné, que d'un juste come-back puisque le mouvement islamiste n'a quitté le gouvernement qu'il a rejoint du temps du règne de l'ex-président de la République, Liamine Zéroual, qu'à l'été 2012 après avoir, cinq mois auparavant, claqué la porte de la défunte Alliance présidentielle. Une attitude dictée, a-t-on expliqué à cette époque, par la fraude ayant émaillé, selon le Mouvement, les élections législatives du 10 mai de cette année et à l'issue desquelles la défunte Alliance de l'Algérie verte, regroupant, aux côtés du MSP, les mouvements Nahda et Islah, n'avait récolté que 47 sièges parlementaires. Un divorce que l'un des cadres du parti, Mustapha Benbada, ne voulait point consommer puisqu'il avait décidé de demeurer au gouvernement comme ministre du Commerce, poste qu'il a dû, néanmoins, quitter en septembre 2014 à la faveur d'un grand remaniement opéré par l'ex-chef de l'Etat déchu, Abdelaziz Bouteflika, dans le gouvernement coordonné par l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal. Et ce retour du MSP au sein du gouvernement, Abderazzak Makri semble en être tenté, lui qui, cependant, craint une «présence de forme» dans le futur gouvernement et qui plaide pour un «gouvernement d'union nationale». M. K.