Le parti islamiste appelle à la constitution d'un gouvernement d'union nationale, à l'ouverture d'un dialogue et se positionne pour la présidence de l'Assemblée populaire. nationale. Sorti deuxième parti politique des urnes à l'issue des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, le Mouvement de la société pour la Paix (MSP) ne veut reconnaître les résultats du scrutin que comme "un fait accompli". Le parti d'Abderrezak Makri, qui a obtenu, officiellement, 65 sièges de députés, accepte donc à contrecœur les résultats, mais persiste à dénoncer des fraudes. Passé le temps de la déception, le parti islamiste appelle à la constitution d'un gouvernement d'union nationale, à l'ouverture d'un dialogue et se positionne pour la présidence à l'Assemblée populaire nationale. Dans un communiqué rendu public et signé par son président, le parti islamiste dit s'engager à "(...) entreprendre des consultations avec les composantes de la classe politique ayant pris part ou non aux élections". Il lance un appel en direction des partis vainqueurs de l'élection pour "s'engager dans un dialogue transparent au mieux des intérêts du pays". En direction du pouvoir, il lance un appel "à un dialogue stratégique et à œuvrer d'arrache-pied pour réaliser le consensus national et former un gouvernement d'union nationale". Cette démarche ne signifie pas que le MSP accepte les résultats des élections législatives anticipée. Le communiqué du parti réitère "sa dénonciation" de "la fraude organisée" par "les résidus de la bande". Il estime que sa "véritable place" est la première dans "beaucoup de wilayas". Avec 65 sièges officiellement obtenus, ce parti se considère comme un "pionnier de la classe politique". Pourtant, il arrive loin derrière le FLN (98 sièges). Avant même l'installation officielle de la nouvelle Assemblée, le MSP a annoncé la désignation du député de Chlef, Ahmed Sadok, comme chef du groupe parlementaire. Ce dernier s'est déclaré, déjà, candidat à la présidence de la Chambre basse du Parlement. Mais sans une alliance — ou un pacte politique — avec d'autres partis, ses députés ne suffiront pas à l'élire au perchoir de l'hémicycle Zighoud-Youcef. En attendant, Abderrezak Makri va être reçu par le chef de l'Etat dans le cadre des consultations politiques visant à désigner le futur Premier ministre et à former le prochain gouvernement dans lequel cette formation va très probablement figurer. S'il n'a pas dit clairement s'il devait participer ou pas à la future équipe gouvernementale, le chef du MSP avait déjà jeté l'hameçon en affirmant, lors d'une conférence de presse au lendemain des élections législatives, que sa participation au gouvernement dépendait de l'offre qu'Abdelmadjid Tebboune allait lui faire.