L'opération portant constitution du gouvernement post-élections législatives anticipées du 12 juin en serait à ses ultimes détails. L'annonce du nouvel exécutif interviendrait juste après l'installation, demain jeudi, de la nouvelle Assemblée populaire nationale et l'élection de son président. M. Kebci-Alger (Le Soir)- Après les consultations menées par le président de la République en personne avec les chefs des partis et autres députés indépendants, vainqueurs du dernier scrutin législatif, le Premier ministre nommé mercredi dernier, poursuit, depuis, les contacts avec ces partis et autres indépendants, mais également avec des acteurs de la société civile comme le lui a signifié le chef de l'Etat à son installation. Des contacts qui concerneraient les «détails» de ce chantier de constitution du nouvel exécutif. Par détails, une source proche de la direction nationale du mouvement el Binaa, bon dernier des vainqueurs avec 39 sièges parlementaires, parle de l'étude des CV (curriculum vitae) de cadres du parti remis à la présidence de la République comme demandé par le Président lors de ses rencontres avec les chefs de parti et autres délégations de députés indépendants. Et à notre source d'évoquer des profils de certains candidats déjà «rejetés», avouant que le nombre de postes ministériels ou encore la nature du département ministériel «importait peu» pour le mouvement islamiste. «Nous ne sommes pas en négociation et nous ne menons aucune tractation», affirme notre source qui ajoute que le parti «ne manifestera aucune réprobation, même s'il ne se voit pas attribuer de poste dans le nouvel exécutif, l'intérêt de la nation primant sur toute autre considération». Et de s'attendre à ce que le nouveau gouvernement sera connu «juste après l'installation de la nouvelle APN». Ce que soutient une source proche de la direction nationale du parti du Front de libération nationale, le grand vainqueur des dernières législatives avec 98 sièges parlementaires. Bien que le secrétaire général du vieux front du pouvoir n'ait cessé de réclamer «sans exiger» une répartition des postes au prorata des moissons de chacun des partis et autres indépendants, il est certain, affirme notre source, que le FLN n'aura au final qu'un maximum de cinq à six postes ministériels. Pour notre source, la moitié de la composante du futur gouvernement sera du ressort exclusif du président de la République au vu du soutien «inconditionnel» que lui ont signifié les vainqueurs de ces législatives. Une mission «allégée», ajoute-t-on de même source, par la décision du MSP de ne pas y participer, déduisant que seule une quinzaine de départements ministériels seront départagés entre le FLN, le RND, le front el Moustakbal et le mouvement el Binaa. Quant à l'identité des futurs ministres et des départements dont ils seront chargés, notre source proche de la direction nationale du FLN affirme que les «contacts sont menés dans une totale discrétion», la bataille faisant rage concernant les départements ministériels de «second rang» après ceux classés comme étant ceux de la souveraineté, chasse gardée et exclusive du chef de l'Etat. Ce que confirme une source proche du secrétaire général du Rassemblement national démocratique. Une source qui précise de prime abord que les consultations qui se poursuivaient, encore hier mardi, tournaient autour des «profils» des cadres du parti proposés pour occuper des postes ministériels. Comme pour el Binaa, le RND, soutient encore notre source, ne se focalise pas trop sur le nombre de postes dont héritera le parti, l'essentiel résidant dans la disponibilité affichée par le RND à «accompagner le chef de l'Etat dans son chantier de la nouvelle Algérie». Du côté du front el Moustakbal, aucun responsable du parti n'était joignable, hier mardi. Cela dit, une source proche du président Abdelaziz Belaïd soutient que le front mène une double bataille, celle du perchoir de l'APN et celle, «accessoire» d'une quote-part consistante dans le futur gouvernement. Une première bataille dont le sort sera vraisemblablement scellé, ce mercredi soir, à l'occasion du conclave des parlementaires du FLN. Une réunion qui déboucherait, soutient-on, sur notamment la décision de présenter ou pas de candidat au poste de président de la Chambre basse du Parlement ou du soutien à apporter à un autre candidat au cas de non présentation de son propre postulant. M. K.