La Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (Lopis) a repris, hier, à Ouagadougou (Burkina Faso), les travaux de son 12e atelier de travail et doit tenir sa troisième assemblée générale ordinaire (AGO), au cours de laquelle il sera procédé à l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau secrétaire général. À ce propos, le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso (FAIB), El Hadj Oumarou Zoungrana, a invité, lundi, depuis Ouagadougou (Burkina Faso), les autorités algériennes à former des imams et des prédicateurs de son pays afin de faire face à l'extrémisme ayant connu une forte propagation dans les pays du Sahel durant les dernières années. «Nous invitons les autorités algériennes à assurer un accompagnement et une formation à nos imams sur les fondamentaux de la religion islamique et ses principes de modération, de juste milieu et de tolérance», a déclaré à l'APS M. El Hadj Oumarou Zoungrana, en marge des travaux du 12e atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (Lopis), placé sous le thème «Remédier à l'extrémisme: acceptation de l'autre, de la théorie à la pratique». La FAIB a tenu à prendre part à cet atelier avec le plus grand nombre possible d'imams «assoiffés de connaissances et de savoir dans la religion islamique puisés à sa source en vue de tirer profit de l'expérience des pays membres pionniers dans la lutte contre l'extrémisme, et à leur tête l'Algérie», a-t-il souligné. Rappelant que l'organisation de cet atelier au Burkina Faso revêtait «une signification particulière», compte tenu de la situation sécuritaire instable et de la recrudescence des attentats terroristes, le même intervenant a salué l'initiative des membres de la Lopis et leur participation à «la diffusion de la pensée modérée et à la lutte contre l'extrémisme violent». S'agissant de la FAIB, M. El Hadj Oumarou Zoungrana a précisé qu'elle compte 360 associations islamiques représentant quatre confréries, entre Sunnah et Tidjania, ajoutant qu'elle avait pour vocation la préservation de la cohésion entre les différentes confréries, afin de faire entendre la voix des musulmans dans ce pays et de mettre de côté les différends religieux. Pour sa part, l'imam et membre de l'Association sunnite affiliée à la FAIB, Cheikh Omar Sankara, a fait savoir que les musulmans majoritaires au Burkina Faso (65%) souhaitent apprendre les préceptes de l'Islam et la langue arabe. Toutefois, «le nombre des centres et des écoles coraniques est très réduit et les moyens matériels et humains sont minimes». La formation des imams et des oulémas au Burkina Faso est «inexistante», ce qui laisse place aux groupes extrémistes qui cherchent à l'exploiter pour diffuser leur idéologie malsaine», a-t-il souligné, appelant les membres de la Lopis à examiner, lors de cet atelier, la possibilité d'organiser des sessions de formation au profit des imams burkinabè. R. I.-APS