«Le marché pharmaceutique algérien est l'un des principaux marchés de la région Afrique-Moyen-Orient (MEA) grâce à une croissance vigoureuse et soutenue depuis près de 15 ans, qui atteint 8% par an en moyenne chaque année.» «Actuellement, le chiffre d'affaires de ce secteur avoisine les 4 Mds USD et les prévisions tablent sur un niveau de 5 Mds USD en 2021.» Leila Z. - Alger (Le Soir) - L'industrie pharmaceutique en Algérie rencontre des difficultés et des obstacles qui freinent son évolution, entre autres, la pénurie de matières premières pour la fabrication des médicaments, selon les pharmaciens et opérateurs de l'industrie. En dépit des obstacles, le marché des médicaments connaît une évolution importante. Et, il est sur le bon chemin. «Le marché des médicaments en Algérie est en évolution. Les laboratoires sont en recherche constante pour développer et améliorer leurs produits.» C'est ce qui ressort de la discussion avec les exposants et représentants des laboratoires producteurs de médicaments algériens, présents lors de la 15e édition du Salon international de la pharmacie qui se tient du 7 au 10 juillet, au Palais des expositions, aux Pins-Maritimes, Alger. Yacine Louber, pharmacien et directeur de cette foire, estime que notre pays a fait des pas considérables en matière de fabrication de médicaments ces dernières années. «Depuis 15 ans, l'Algérie a bien avancé en matière de développement et de promotion du secteur de l'industrie pharmaceutique. Une centaine de laboratoires producteurs peuvent actuellement couvrir au moins 60% du marché local. Néanmoins, l'industrie des médicaments a encore du chemin à parcourir devant elle. Beaucoup de défis restent à relever», déclare-t-il. Concernant l'exportation des médicaments, le même responsable estime que l'opération est «assez timide». Pourquoi ? Pour M. Louber, le secteur rencontre, depuis des années, des difficultés et des problèmes d'ordre administratif. «Nous enregistrons des obstacles réglementaires qui freinent la marchandisation de nos produits». Soulignant que les autorités concernées sont en train de travailler pour régler ces problèmes. Quid des perspectives de l'industrie pharmaceutique en Algérie ? Notre interlocuteur affirme que les acteurs du secteur comptent œuvrer pour la promotion et l'innovation des médicaments et se faire une place dans le marché mondial. «Pour mettre en place une vraie industrie pharmaceutique, nous envisageons de toucher d'autres spécialités, acquérir d'autres technologies, travailler pour améliorer la qualité des médicaments, couvrir davantage le marché algérien et augmenter la facture des exportations.» Soulignant d'autre part, que la pandémie de la Covid-19 a freiné l'économie des médicaments, et ce, à l'échelle mondiale. Le Siphal s'est tenu, cette année, sous le thème : «La pharmacie aux temps de crise». En quatre jours, plusieurs tables rondes, rencontres et échanges ont eu lieu pour faire le point sur la fabrication des médicaments ainsi que l'impact de la pandémie mondiale de la Covid-19, et ses conséquences désastreuses dans le monde pharmaceutique. Louber explique que «les conférences et les séminaires que nous avons préparés pendant ces quatre jours ont porté sur l'impact de la pandémie sur l'industrie pharmaceutique mondiale et locale». «Nous essayons d'échanger sur la thématique en question, d'écouter les recommandations des uns et des autres, ainsi que tirer des leçons de cette crise sanitaire», a-t-il indiqué. Le plus grand rendez-vous de l'industrie pharmaceutique a reçu depuis son ouverture le mercredi passé, à la Safex, pas moins de 4 500 visiteurs en deux jours seulement, et en dépit de la crise sanitaire de la Covid-19. «Dans les éditions précédentes, le nombre des visiteurs avait été de 10 000 en quatre jours. Cette année, le nombre me semble réduit par rapport aux années passées, à cause de la Covid-19. Malgré ce contexte sanitaire particulier, nous avons reçu 4 500 visiteurs (pharmaciens d'officine, d'industrie, pharmaciens hospitaliers, étudiants en pharmacie, médecins et professionnel de la santé). Nous attendons le dernier jour pour faire le bilan», a déclaré à notre journal, Chikhi, responsable de programmation et d'organisation du Siphal. Les organisateurs du Salon semblent satisfaits du déroulement de l'exposition ainsi que de la participation de ce nombre jugé «important» de producteurs de médicaments. Le salon qui se tenait d'habitude au mois de février, mais décalé pour des raisons sanitaires, «a abrité pas moins de 120 exposants». Quant aux visiteurs, ils se rapprochent des stands pour découvrir et être à jour des nouveautés du monde pharmaceutique algérien. Plusieurs réunions et regroupements de professionnels ont été observés sur les lieux. L. Z.