La nouvelle Assemblée populaire nationale, issue des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, sera installée demain. Ce qui mettra fin à la vacance de la Chambre basse du Parlement suite à la dissolution de la précédente Assemblée le 18 févier 2021. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) - Les 407 nouveaux députés sont conviés, demain, au siège de l'Assemblée où se déroulera la cérémonie d'installation de la nouvelle APN. Comme ils sont appelés à élire le même jour le président de la Chambre basse du Parlement qui, fort probablement, échappera cette fois-ci au parti FLN pour échoir à un député indépendant. La particularité de la nouvelle Assemblée est qu'elle est élue avec le taux de participation le plus bas (23%), qu'aucun parti ne compte plus de 100 députés et qu'aucun parti n'a pu récolter plus de 300 000 voix d'électeurs le 12 juin dernier. L'Assemblée est dominée par le parti FLN avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 65 sièges et du Rassemblement national démocratique (RND) qui a remporté 58 sièges. Le Front El Moustakbal a remporté 48 sièges alors que le mouvement El Binaa en a gagné 39. Sans majorité parlementaire, cinq groupes, à savoir le FLN, le RND, le Front El Moustakbal, les indépendants et les islamistes du mouvement El Binaa, ont décidé de former une majorité présidentielle qui permet au chef de l'Etat de désigner un Premier ministre au lieu d'un chef de gouvernement. Après l'installation de l'APN et l'élection de son président, l'étape suivante sera la mise en place des commissions permanentes, avant que les choses sérieuses ne commencent, à savoir la présentation du plan d'action du gouvernement qui sera formé entre-temps et éventuellement le projet de loi de finances complémentaire 2021. En tout cas, l'installation de la nouvelle Assemblée ouvrira la voie à l'annonce de la composante du nouveau gouvernement qui sera conduit par le nouveau Premier ministre Aïmen Benabderrahmane. Ce dernier a poursuivi discrètement les tractations avec les partis ayant remporté les législatives et exprimé leur accord d'intégrer le gouvernement en vue de former son équipe. À défaut d'une majorité parlementaire, les consultations menées par le chef de l'Etat lui ont permis de constituer une majorité présidentielle composée du FLN, du RND, d'El Moustakbal, d'El Binaa et des indépendants. Bien évidemment, cela lui donne, en outre, la liberté de désigner un Premier ministre qui sera chargé d'exécuter le programme présidentiel au lieu, en cas de majorité parlementaire, d'un chef de gouvernement censé appliquer le programme de cette même majorité. Avec une majorité acquise au Président et en l'absence de l'opposition démocratique dont les principaux partis ont boycotté le scrutin du 12 juin, le rôle de l'opposition parlementaire sera joué par les députés du MSP qui avait refusé de faire partie du gouvernement. Après l'annonce du gouvernement, le Premier ministre s'attellera à élaborer le plan d'action de son exécutif à soumettre d'abord à l'approbation du Conseil des ministres, puis à l'APN qui ouvrira un débat général à cet effet. K. A.