Loin d'être désarçonné par le mouvement de contestation qui le cible, lui en personne, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale met à exécution sa résolution d'exclure tout cadre et militant ayant fait montre d'indiscipline caractérisée lors des dernières élections législatives anticipées. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont pas moins de dix-huit membres du comité central du parti à être convoqués le 29 juillet courant à l'effet d'être auditionnés par-devant la commission de discipline du vieux front. Il est reproché à ces cadres le fait de s'être présentés sur des listes autres que celles du parti ou d'avoir appuyé des listes autres que celles du parti lors du dernier scrutin législatif anticipé. Une démarche de Abou el-Fadhl Baâdji qui va en droite ligne de son instruction de fin juin écoulé, donnée aux instances locales du parti de radier les cadres qui ont présenté leurs candidatures dans d'autres listes électorales lors des dernières législatives du 12 juin. Dans cette note, il est précisé que les secrétaires des mouhafadhas et des kasmas doivent transmettre les décisions de radiation à tout militant ayant présenté sa candidature dans d'autres listes électorales. Ceci en sus de poursuites contre tout un chacun dont il a été prouvé son travail de sape contre les listes du parti, en les faisant passer devant la commission de discipline. Des cadres et d'anciens militants du vieux front dont certains ont pu se faire élire à l'Assemblée populaire nationale, notamment à Blida et à Alger. Certains de ces derniers auraient même émis le vœu de rejoindre de nouveau le parti via le nouveau groupe parlementaire, selon Baâdji qui assure fermer la porte à ces «adeptes de la transhumance politique qui ont terni l'image du parti». Et il n'est pas exclu que ces cadres du comité central du parti subissent le sort qui a été celui des quatre cadres, dont un sénateur et trois responsables de mouahfadhas, qui ont été tout simplement exclus du parti, début avril dernier. Il s'agit du membre du Conseil de la Nation de la wilaya de Laghouat, Mahmoud Kissari, et trois mouhafedhs auxquels il est reproché de «piétiner les statuts et le règlement intérieur du FLN et de travailler contre le parti en soutenant des listes autres que celles du front en prévision des élections législatives anticipées du 12 juin dernier». Et cette quadruple mesure disciplinaire au FLN s'inscrit en droite ligne de la démarche imprimée par la direction nationale du parti qui s'est engagée depuis son élection, fin mai dernier 2020, à la tête du vieux front, à «traquer» tous ceux qui ne s'inscrivent pas dans la démarche qu'il imprime au FLN. Ceci aux noms du règlement intérieur et des statuts du parti auxquels Baâdji dit «s'en tenir», et qu'il brandit à chacune de ses sorties publiques comme parade contre ses contestataires et détracteurs qui, selon lui, «ne représentent rien auprès de la base militante». Et cette convocation de ces 18 cadres devant la commission de discipline du parti intervient juste après le gel de la qualité de membre du bureau politique de Nacer Farah, pour avoir pris part au conclave des contestataires organisé à Blida, il y a une vingtaine de jours en plus d'avoir été du sit-in de samedi dernier par-devant le siège national du parti L'ancien maire de Hydra subit ainsi, le même sort que trois membres du bureau politique, à savoir Mohamed Allioui Mahmoud Khoudri, et Ahmed Bénai, alors que Abdelkrim Korichi en a tout simplement démissionné. Mohamed Issaâd : «les jours du SG sont comptés» Sauf que pour le camp adverse, on estime que cette réaction du secrétaire général est «dénuée de toute légalité». Mohamed Issaâd, l'une des têtes de pont de cette contestation anti-Baâdji, nous affirmait, hier vendredi, que ces membres du comité central convoqués devant la commission de discipline du parti «n'ont rien reçu jusqu'à présent». Ceci dit, il soutient que si ces cadres se sont présentés sur d'autres listes électorales, et certains se sont même fait élire, c'est tout simplement parce que les listes du parti ont été squattées par des extras et des étrangers au front que le secrétaire général a ramenés. Et à notre interlocuteur d'assurer que «les jours de Baâdji à la tête du vieux front sont comptés». «Nous allons tenir une session extraordinaire du comité central après l'Aïd et dans l'enceinte même du siège national du parti à Alger», soutient fermement Issaâd, pour qui la démarche, celle portant collecte des signatures de plus des deux tiers des membres de cette instance, en est à ses ultimes détails. Et de faire part «d'une réunion de concertation tenue mercredi dernier avec des membres du Conseil de la Nation issus du parti en vue de mettre en synergie les démarches des uns et des autres». Un conclave qui sera «suivi d'autres ce week-end à l'effet, conclut le mouhafadh de Blida, de coordonner avec d'autres factions de contestation». M. K.