Ali Mahmoudi, directeur général des forêts, semble satisfait et content quant à la proposition du projet de loi visant à durcir les peines à l'égard des personnes impliquées dans les feux de forêt, des peines allant de 10 à 30 ans d'emprisonnement ferme. Leila Zaimi - Alger (Le Soir) - «Oui, je suis totalement d'accord pour qu'on durcisse les peines contre les responsables des incendies qui détruisent nos richesses naturelles. Et je salue les décisions du président de la République prises lors du dernier Conseil des ministres qui prévoient des peines allant de 10 à 30 ans de prison», a déclaré ce responsable, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio Chaîne 3. Avant de faire savoir que son équipe est en train de réviser et d'élaborer des projets de loi suivant, entre autres, l'évolution du changement climatique. «Dans le chapitre sanctions et peines, nous allons copier exactement les décisions prises par le chef de l'Etat», a-t-il dit. Lors de son intervention, Mahmoudi a tenu à souligner le rôle important de la justice dans la lutte contre les crimes commis contre la nature. Pour lui, la justice doit s'impliquer davantage pour protéger ce qu'il reste de la diversité naturelle. « D'après l'hôte de la radio, la justice doit s'impliquer directement et davantage dans l'action de lutte contre les feux de forêt provoqués par l'homme», a-t-il souhaité. Dévoilant que son équipe «va contribuer fortement avec le ministère de la Justice à concrétiser le projet de loi qu'a annoncé le Président dimanche dernier». D'après ce responsable, «la loi fera en sorte que les forêts contribuent d'une manière durable à l'économie nationale». 10 200 hectares détruits pour 486 départs de feu Le directeur général des forêts a rendu public le bilan des incendies enregistrés jusqu'à maintenant. « Pas moins de 10 200 hectares ont été ravagés pour 486 départs de feu», a-t-il déclaré. Dans les détails, le directeur général des forêts communique les chiffres du couvert végétal détruit ainsi que les wilayas les plus touchées. Il s'agit, donc, dit-il, de «7 200 hectares de forêts, 1 600 hectares de maquis, 811 hectares de broussailles, 130 hectares d'alfa et de 94 hectares d'arbres fruitiers». «Les wilayas les plus touchées sont Khenchela avec plus de 8 000 hectares ravagés, Tébessa, Tipasa, Tizi-Ouzou, Béjaïa et Sétif». Dans ce contexte, Mahmoudi a indiqué que le pic de mise à feu a été enregistré samedi 24 juillet. «C'est le jour où nous avons enregistré le grand incendie sur les hauteurs de Chréa.» Ce jour, 53 départs de feux ont été signalés dans 22 wilayas. Concernant le renforcement des moyens et dispositifs de lutte contre les incendies, l'invité de la radio a fait savoir que son secteur avait connu dernièrement des avancées en la matière. «Grâce aux moyens que nous avons acquis, les services de lutte contre les incendies font face et maîtrisent mieux qu'avant les incendies qui ravagent nos forêts chaque année», a-t-il assuré. De plus, Mahmoudi n'a pas manqué d'évoquer la mobilisation ainsi que la solidarité des citoyens dans les régions touchées par le feu. Cela relève, selon lui, de la culture d'entraide et de la solidarité entre les Algériens. Dans son discours, l'intervenant a appelé à l'implication des citoyens dans le processus de protection de la nature. «Protéger la nature, c'est garantir son existence sur terre», a-t-il dit. Pour lui, il est plus que nécessaire de fédérer la totalité des forces vives de la Nation pour protéger ce qu'il nous reste de la nature. «Des espèces de faune et de flore disparaissent et partent en fumée, les incendies de forêt en sont la cause. Ces espèces sont une richesse que nous ne pouvons ni estimer ni valoriser matériellement.» L. Z.