Des syndicats de l'éducation nationale déplorent le retard pris par les autorités publiques pour lancer la campagne de vaccination au profit des travailleurs du secteur. Pour eux, le délai de trois semaines de la rentrée scolaire 2021-2022 est nettement insuffisant pour administrer à tous les enseignants et administratifs et la première et la seconde dose du vaccin anti-Covid-19. À trois semaines de la rentrée des classes 2021-2022 prévue le 7 septembre prochain, le ministère de la Santé vient de valider le protocole sanitaire destiné pour les établissements scolaires. En concertation avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, il a été également convenu sur le principe de vacciner tous les travailleurs du secteur de l'éducation nationale. Une décision qui a soulevé les réserves des syndicats du secteur. Selon eux, les conditions pour réussir cette campagne ne sont pas réunies. Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, estime que la vaccination de tous les travailleurs du secteur ne peut être mise en pratique immédiatement. «Il faut passer à la pratique et non pas se contenter de l'exprimer en théorie si on a l'intention de vacciner tout le personnel. Il faudra que le ministère de la Santé prenne ses responsabilités pour entamer cette campagne de vaccination», dit-il. Il précise, à cet effet, que son organisation syndicale avait déjà appelé à entamer la campagne de vaccination des travailleurs des enseignants et administratifs dans l'immédiat afin qu'ils puissent avoir le rappel du vaccin en septembre. Pour Meziane Meriane, cette pandémie n'est pas apparemment prise au sérieux. «On attend que la rentrée scolaire ait lieu pour voir ce qui manque», dit-il, dépité. Soulignant la sécheresse et le manque d'eau crucial que connaît l'Algérie, il rappelle que cette ressource est l'élément principal pour se nettoyer et se laver les mains. Il insiste ainsi sur la mise en place d'un plan afin d'assurer la rotation des bâches à eau dans les établissements scolaires. «Les communes seront-elles capables d'alimenter quotidiennement et de façon permanente les bâches à eau des écoles ?» s'interroge-t-il, avant d'ajouter : «Gérer, c'est prévoir et planifier.» De son côté, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, juge que les pouvoirs publics ont trop attendu pour décider de lancer une campagne de vaccination en faveur des travailleurs du secteur. «Le personnel de l'administration reprendra le 29 août prochain et les enseignants le 1er septembre. Nous sommes à 15 jours de la rentrée scolaire et il n'y a aucune campagne pour vacciner les travailleurs de l'éduction nationale», relève-t-il. Et de poursuivre : «Avons-nous les moyens de notre politique alors que le secteur compte plus de 800 000 travailleurs ?» Pour lui, même les élèves du collège et du lycée doivent être vaccinés puisqu'«ils sont désormais contaminés et contaminants». Boualem Amoura déplore que les pouvoirs publics ne se soient pas pris à temps pour inciter les travailleurs de l'éducation nationale à avoir leur dose de vaccin bien avant la rentrée scolaire. «Les autorités n'ont pas apparemment tiré les leçons de cette pandémie au cours de l'année dernière, eux-mêmes qui reconnaissent qu'ils ont été surpris pas une troisième vague de la pandémie», dit-il. Il évoque également le manque de moyens dans les établissements scolaires pour observer le protocole sanitaire et faire face à cette pandémie. Et de citer l'exemple du transport scolaire et des cantines scolaires. «Dans les classes, les élèves sont répartis de façon à respecter la distanciation physique alors qu'ils arrivent à l'école et repartent entassés dans les bus scolaires. Idem pour les cantines scolaires. L'année précédente, les collèges et les lycées disposant de cantines ont eu droit à un maigre budget annuel de 50 000 dinars pour s'approvisionner en assiettes, gobelets et couverts jetables. C'est nettement insuffisant !» conclut le syndicaliste. Ry. N.