Réconciliés, après les dissensions du mois de juillet, les vingt-trois membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés ont, cette fois, vite bouclé leur sommet ministériel, privilégiant de nouveau la prudence, en mettant en avant la foison d'incertitudes à laquelle se heurte la reprise économique. Engagés depuis avril 2020 dans la voie devant mener le marché mondial du pétrole à l'équilibre, malgré quelques anicroches entre pays membres, les 23 de l'Opep+ ont encore une fois réussi à privilégier la démarche qui les a vus, pour commencer, retirer volontairement du marché 9,7 millions de barils par jour puis à les réintroduire progressivement d'ici à la fin du mois d'avril 2022. Mercredi, les 23 ont décidé du maintien de l'augmentation de leur production dans la limite qu'ils s'étaient fixée, se montrant ainsi imperméables aux pressions américaines. En attendant des jours meilleurs pour la demande mondiale de pétrole, l'Opep+ a donc confirmé l'ajustement à la hausse de sa production globale mensuelle de 400 000 barils par jour pour le mois d'octobre, a indiqué le groupe dans un communiqué à l'issue de son expéditive réunion, mercredi. Cette décision, il faut le souligner, porte sur le seul mois d'octobre, ce qui sous-entend que les 23 membres de l'alliance pourraient en cas d'amélioration des conditions du marché revoir à la hausse la production globale et, ainsi, la porter au-delà des 400 000 barils par jour, comme le souhaitent les Américains. Par la voix du conseiller du président Biden à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, les Américains trouvent, en effet, que l'Opep n'en fait pas assez pour augmenter la production de pétrole et, ainsi, faire baisser les cours du baril sur le marché mondial et, par ricochet, le prix de l'essence à la pompe, par trop élevé au goût du citoyen américain. Des reproches que l'Alliance des 23 n'ont pas pris en compte, maintenant donc la production à 400 000 barils par jour jusqu'à la fin octobre, au moins. Pour ce qui est de la part de production «autorisée» pour l'Algérie, elle sera de 932 000 barils par jour en septembre puis 942 000 le mois suivant. Azedine Maktour