Un nouveau variant du Covid-19 a fait son apparition dans de nombreux pays. Le risque de son arrivée en Algérie n'est pas exclu. Il est même probable qu'il fasse son apparition dans les prochaines semaines. Pour y faire face, le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus insiste sur l'accélération de la vaccination pour parer au risque d'une quatrième vague qui s'annonce redoutable. Le protocole sanitaire actuel appliqué dans les aéroports pourrait être modifié pour s'adapter à cette nouvelle donne. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Identifié pour la première fois en Colombie en janvier dernier, le variant Mu du Covid-19 a déjà causé une nouvelle vague mortelle dans ce pays. Il serait responsable de 60% des cas de décès engendrés. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a classé dans la liste des variants «à suivre». Selon elle, cette nouvelle souche présente des mutations qui pourraient générer une résistance aux vaccins anti-covid-19. Le variant Mu du coronavirus pourrait donc faire parler de lui et ravir la «vedette» au mutant indien «Delta». Cette résistance supposée ou réelle aux vaccins mis en place risque d'être dans les prochaines semaines, la principale inquiétude du corps médical et de la communauté scientifique. Localisé déjà dans une quarantaine de pays, dont la France où une centaine de cas ont été enregistrés depuis quelques mois, ce variant se trouve actuellement non loin de nos frontières. La reprise du trafic aérien entre l'Algérie et la France pourrait favoriser son apparition dans notre pays. Faut-il s'en inquiéter dès à présent ? Le spécialiste en maladies infectieuses et membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, le Dr Lyes Akhamouk, n'exclut pas l'introduction du variant colombien en Algérie. «Le développement des moyens de transport a transformé le monde en un petit village planétaire. Il est possible donc que ce variant entre dans notre pays», dit-il. Seulement, poursuit-il, «notre mission n'est pas d'empêcher son entrée en Algérie, mais de la retarder en respectant le protocole sanitaire rigoureux imposé aux voyageurs à l'entrée dans notre pays». Misant sur la vaccination de la population pour parer à une éventuelle quatrième vague, il insiste sur l'accélération de cette opération. «L'objectif n'est pas d'empêcher les vagues de contamination, mais d'atteindre l'immunité collective afin d'éviter les complications, les hospitalisations et les décès», explique-t-il. Le Dr Lyes Akhamouk rappelle, à cet effet, le protocole sanitaire mis en place par notre pays dans les aéroports. «Aujourd'hui, pour entrer sur le territoire national, il faut avoir une PCR négative effectuée 36 heures avant le voyage et un test antigénique négatif à réaliser à l'arrivée. Dans l'avenir, s'il y a une évolution et une propagation de ce nouveau variant de Covid-19, il est fort possible que ce protocole sanitaire soit modifié et adapté selon la situation épidémiologique de chaque pays de provenance», fait-il remarquer. Face à cette nouvelle menace, les autorités sanitaires sont appelées à suivre de près et avec beaucoup d'attention l'évolution de la propagation du variant Mu. Un risque potentiel qui doit sérieusement être pris au sérieux par les pouvoirs publics d'autant que le niveau de vaccination dans notre pays n'est pas à un stade avancé. Ry. N.