Les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis dans le cadre de la 156e session du Conseil de la Ligue des Etats arabes, ont exprimé à l'unanimité «leur rejet et leur déception» à la suite de la décision du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, d'accorder à l'entité sioniste le statut d'observateur auprès de l'Organisation panafricaine. «À l'unanimité, les MAE arabes réunis dans le cadre de la 156e session du Conseil de la Ligue arabes le 9 septembre courant, ont exprimé leur rejet et leur déception à la suite de la décision du président de la Commission de l'UA d'accorder le statut d'observateur d'Israël à l'organisation continentale», dans une lettre envoyée mardi dernier par la délégation permanente de l'UA auprès de la Ligue arabe (AUPD) à Moussa Faki. «En effet, la réaction des ministres était d'autant plus vive que le soutien traditionnel, inconditionnel et ferme de l'Afrique à la cause du peuple palestinien dans le conflit qui l'oppose à l'entité sioniste, était perçu comme un grand sujet de fierté par les peuples et les Etats arabes», écrit la délégation dans sa lettre. «Dans les coulisses de la réunion, on s'accorde à considérer que l'entrée d'Israël à l'UA, après des tentatives vaines depuis deux décennies, risque de saper la relation stratégique qui fonde les relations entre les deux organisations régionales basées sur le combat commun contre le colonialisme et la discrimination raciale ainsi que la promotion de la paix et la coopération», poursuit-elle. «Pour montrer l'importance de la question dans le contexte politique actuel, celle-ci était inscrite dans l'agenda du Conseil en tant que point subsidiaire du thème central relatif au conflit israélo-arabe mais aussi dans le cadre du point concernant la sécurité nationale arabe au titre duquel l'extension de la présence israélienne en Afrique a toujours constitué un sujet de préoccupation majeure pour la Ligue arabe», souligne encore la délégation de l'UA. Soutien renouvelé à la cause palestinienne L'essentiel des débats autour du sujet se sont déroulés au cours du huis clos qui précède traditionnellement l'inauguration officielle de la session. «Dans l'esprit des délégations présentes, on estime que les normalisations entre certains pays arabes et Israël ne doivent pas détourner les amis du peuple palestinien de poursuivre leur soutien en faveur de la consécration des droits légitimes de ce dernier à savoir la fin de l'occupation des territoires palestiniens et la création d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières du 5 Juin 1967 avec pour capitale El-Qods», note la délégation. La délégation permanente de l'UA auprès de la Ligue arabe a, en outre, signalé dans sa missive que «les pays arabes-africains, très actifs au cours de la réunion, ont désapprouvé, à l'instar des autres Etats-Membres, la décision unilatérale du président de la Commission de l'UA de recevoir les Lettres de Créances du nouvel ambassadeur d'Israël et ont exprimé leur volonté de soulever la question devant le Conseil exécutif de l'Union africaine lors de sa prochaine réunion». La décision, en juillet dernier, de Moussa Faki d'accorder à l'entité sioniste le statut d'observateur auprès de l'organisation panafricaine a suscité plusieurs réactions de la part des pays africains pour lesquels accorder le statut d'observateur à une puissance occupante est contraire aux principes et objectifs de l'Acte constitutif de l'UA, en particulier au moment où Israël multiplie ses actes d'oppression en violation totale du droit international et au mépris des droits de l'Homme du peuple palestinien. L'Algérie est parvenue, par voie diplomatique, à inscrire la décision du président de la Commission de l'UA à l'ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l'UA, pour statuer sur les réserves exprimées par les Etats membres ayant rejeté l'admission de l'entité sioniste à l'UA en tant qu'observateur. APS