Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) s'exprimant sur le plan d'action du gouvernement et les propositions de la CAPC pour la relance de l'économie nationale, a précisé qu'il s'agit de «la dernière chance» avant de faire le constat d'une situation des plus difficiles en raison des emplois perdus et des entreprises en difficulté. Pour son passage, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le président de la CAPC s'est montré impatient en décrivant l'attente des opérateurs économiques qui mettent tous leurs espoirs sur la mise en œuvre du nouveau plan d'action du gouvernement. «Tout le monde est dans une réelle attente de ce renouveau économique qui n'est pas un choix, mais une obligation pour pouvoir avancer», a-t-il souligné et de poursuivre «l'attente est énorme et une grande partie des PME/TPE — représentent plus de 90% de notre tissu industriel — sont dans une situation de précarité». Pour atteindre l'objectif de la relance, «nous devons faire un diagnostic qui reflète réellement la situation de précarité dans laquelle se trouvent notre économie et la production nationale», a-t-il indiqué. La situation économique est telle, constate Sami Agli, que les solutions pressent le sauvetage de ce qu'il faut sauver et l'exécution des profondes réformes des institutions annoncées et qui sont en lien avec les entreprises. Selon lui, il est impératif d'aller vers la réforme bancaire, la réforme fiscale, la réforme de l'arsenal juridique et textuel afin d'assainir le climat des affaires et améliorer les conditions de travail et la santé financière des entreprises. Faisant le constat de la situation économique du pays qui fait état de plus d'un million d'emplois perdus et un nombre inquiétant d'entreprises en difficulté, M. Agli, souligne que la situation actuelle nécessite «une relance urgente». Il plaide également en faveur du déblocage des projets d'investissements, d'une lutte conséquente contre la bureaucratie et d'une bonification des taux d'intérêt notamment dans cette période de crise sanitaire et économique. L'invité insistera, particulièrement, sur la nécessité de commencer préalablement «par un diagnostic réel de l'entreprise et de l'économie d'une manière générale» afin de trouver les mécanismes adéquats à ce renouveau économique. Tout en reconnaissant la dégradation du pouvoir d'achat des Algériens, le patron des patrons préconise de relancer la consommation et par conséquent la machine économique. «On ne peut relancer l'économie sans un pouvoir d'achat stable et fort», précise-t-il. L'entreprise et le soutien à l'investissement sont l'un des axes essentiels pour espérer une relance. Visant à atteindre un taux minimal de croissance de 8 à 10%, Mohamed Sami Agli a proposé entre autre la levée de l'ensemble des contraintes bureaucratiques en donnant la pleine initiative aux entrepreneurs nationaux. «Nous plaidons pour que les années 2019, 2020 et 2021 soit déclarées comme étant des années de crise majeure qui nécessite donc des mesures spécifiques et adaptées», a précisé le patron des patrons avant d'ajouter «ceux qui activent dans le secteur informel n'ont pas de difficultés. Notre crainte est de voir ce secteur renforcé si des mesures ne sont pas prises car l'argent qui circule dans l'informel est énorme. Il représente un véritable danger pour la sécurité du pays». Abordant la question des capitaux transférés à l'étranger, l'invité estimera qu'«il y a lieu de dépassionner le débat, gérer cette question d'une manière intelligente où l'intérêt de notre pays et uniquement de notre pays prime». Et pour conclure, le président de la CAPC s'est félicité de l'importance qu'accordent les autorités à la diplomatie économique «nous avons une forte diaspora qui veut contribuer au développement de l'économie nationale». Ilhem Tir