Après plus de 18 mois d'arrêt pour cause de pandémie de Covid-19, le Métro d'Alger reprend du service, aujourd'hui jeudi, à partir de 6h du matin. Désormais, l'exploitation, le service et la maintenance seront assurés par des compétences nationales, au lendemain du départ de l'opérateur étranger dont le contrat est arrivé à terme le 31 octobre 2020. EMA promet que toutes les conditions de respect du protocole sanitaire édictées par le ministre des Transports seront appliquées à la lettre. Au vu de l'importance de ce moyen de transport de masse, le projet d'extension de deux lignes est en cours de réalisation et sera livré dans les délais. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est ce qui ressort des déclarations de Ali Arezki, directeur général de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 3, annonçant le retour de ce moyen de transport public de masse. Il reconnaît à l'occasion son importance, révélant que « le Métro d'Alger a transporté plus de 45 millions de voyageurs durant l'année 2019 ». Quant aux pertes engendrées depuis l'arrêt des services en date du 22 mars dernier, il les évalue à plus de 13 milliards de dinars. Le même responsable annoncera que la nouvelle exploitation du Métro d'Alger sera désormais confiée à une entreprise algérienne nouvellement créée. « Le passage à une exploitation à 100% nationale a été décidé suite à la fin du contrat de gestion, avec l'entreprise française RATP, qui est arrivée à terme le 31 octobre 2020, fera-t-il savoir. Dans le même sillage, il expliquera que « durant ces 9 années, nous avons réussi à opérer un transfert de compétences et à former aujourd'hui l'ensemble du personnel dans le domaine de l'exploitation et la maintenance du Métro d'Alger ». Quant à la reprise du service, prévue aujourd'hui jeudi 7 octobre, qui intervient dans un contexte sanitaire particulier, elle sera soumise aux conditions édictées par le ministère. Le ministre des Transports avait promis, par ailleurs, mercredi dernier, d'inspecter les lieux avant leur application. Ali Arezki a indiqué que l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) « insiste sur la nécessité d'observer un protocole sanitaire strict pour assurer la remise en service du métro ». Ceci est conditionné par l'obligation de porter le masque et l'utilisation du gel hydroalcoolique, en sus de l'application des règles barrières et de distanciation sociale, puisque l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 précisera que « la moitié des places seront exploitées dans chaque rame », en raison de la limitation du nombre de voyageurs à 50%. Aussi, la mise en place d'un marquage au sol est prévue ainsi qu'un système de balisage pour canaliser les flux de voyageurs à l'intérieur des rames, sur les quais et au niveau des billetteries. Des opérations de désinfection avant et après chaque trajet seront effectuées par les agents de l'entreprise de gestion. Dans le même chapitre de respect de la distanciation sociale, et afin d'éviter tout désagrément aux voyageurs, Ali Arezki annonce que le nouveau programme d'exploitation sera adapté par « l'augmentation du nombre de rames à 15 et la réduction des intervalles d'attente entre chaque train à 4 minutes 30 secondes », ceci « pour éviter l'entassement des usagers sur les quais et à l'intérieur des rames». Enfin, le DG de l'Entreprise du métro d'Alger a saisi l'occasion pour insister sur l'importance de ce moyen de transport de masse privilégié par les usagers et auquel l'Etat accorde une grande importance dans le cadre du plan gouvernemental de décongestion de la ville d'Alger, déclarant que le projet d'extension de deux lignes est en voie de réalisation. L'entreprise, dira-t-il, a lancé deux extensions dont la première de 9,5 km va relier le centre d'El-Harrach à l'aéroport d'Alger, en passant par le quartier d'affaires de Bab Ezzouar avec 9 stations, qui sera livrée d'ici 2026. Concernant l'état d'avancement du projet, Ali Arezki juge que « les travaux de génie civil avancent très bien puisqu'ils sont réalisés à plus de 70% ». Pour ce qui est de la deuxième extension, dont les travaux avancent à un « bon rythme », elle sera livrée en 2022 pour une première partie, alors qu'une deuxième est prévue en 2026, elle desservira la commune de Baraki à partir de Aïn Naâdja sur un tracé de 4,4 km, avec 4 stations, et sera livrée en 2022 », poursuit le directeur général de l'EMA. Le coût de ces deux extensions est évalué à 160 milliards de dinars. A. B.