Alors que le développement de plusieurs filières dites stratégiques demeure tributaire de l'importation, le gouvernement entend réduire la facture d'importation des produits alimentaires de 2 milliards de dollars à l'horizon 2024. Evoquant la viabilité de ce projet sur le terrain, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Abdelhamid Hemdani estime que la feuille de route tracée à cet effet par son département commence à se consolider sur le terrain. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Intervenant sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, Abdelhamid Hemdani a souligné, dans ce contexte, que le secteur a pour visée « l'autosuffisance » en blé dur, de sorte à couvrir de façon optimale les besoins nationaux. « Nous allons gagner la bataille du blé dur et avoir notre autonomie en la matière » a-t-il assuré. Enumérant d'autres objectifs dont la réduction de la facture d'importation de l'huile, le responsable a souligné qu'une nouvelle filière oléagineuse a été lancée récemment, notamment avec la culture du colza dont la première campagne de 2020 a donné des résultats hautement satisfaisants. En ce qui concerne le suivi et le financement des projets dans le domaine de l'agriculture, Abdelhamid Hemdani précise que des dispositifs de facilitation ont été instaurés afin de créer un climat propice à l'investissement. Cela a déjà commencé avec « les facilitations d'accès au foncier à travers des mesures incitatives ». La création du guichet unique ou encore de l'Office du développement de l'agriculture saharienne (ODAS) est un parfait exemple, estime Abdelhamid Hemdani. Ces dispositions ont, selon lui, contribué à attirer de nombreux investisseurs et opérateurs voulant réaliser des projets dans le secteur. En parallèle, les banques ont reçu des orientations portant sur la facilitation de l'accès au crédit, à l'instar du remboursement du taux d'intérêt ou encore de la durée du remboursement d'un emprunt. Abdelhamid Hemdani reconnaît cependant que la bureaucratie continue, malgré les efforts, de constituer une entrave de taille pour les porteurs de projets. « Cet aspect doit absolument être pris en charge si l'on veut atteindre les objectifs fixés », relève-t-il. Sur un autre plan, Abdelhamid Hemdani a été interpellé sur le phénomène de la spéculation qui règne en maître sur le marché des produits alimentaires, en particulier la pomme de terre, dont les prix ont pratiquement doublé depuis un moment maintenant. Commentant cet état de fait, il a déclaré que la spéculation à grande échelle émane de parties dont le but est de « déstabiliser sciemment l'ordre public ». Les spéculateurs ont des motivations politiques, explique-t-il, en affirmant que le fait d'augmenter le prix de la pomme de terre, produit dont la disponibilité n'est pas un problème, qui plus est, particulièrement prisé par les Algériens, est loin d'être le fruit du hasard. Il rappelle que pour y remédier, le ministère du Commerce a mis en place « une commission mixte qui active au niveau central et local et dont la mission est de suivre le phénomène de la spéculation ». M. Z.