La campagne moisson-battage de l'année 2019-2020 s'est soldée par un «faible rendement» comparée aux précédentes, a fait savoir le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Evaluant le rythme de la production céréalière durant la saison écoulée, Abdelhamid Hemdani a révélé, hier samedi, lors d'un point de presse tenu en marge d'une réunion des cadres de son secteur sur le développement de la filière des céréales, qu'«il ressort des premiers constats une baisse du rendement et de la collecte par rapport aux années précédentes». Une «faiblesse» des rendements qu'il attribue, entre autres, au stress hydrique qui a particulièrement marqué la période déterminante de la progression du grain. Il évoque, au même titre, la propagation de la pandémie de Covid-19 qui «a également beaucoup impacté cette saison agricole». Pour autant, Abdelhamid Hemdani estime que «nous disposons de moyens suffisants pour réussir cette nouvelle saison». À condition, souligne-t-il, «d'accompagner et de guider les parties concernées sur le terrain». Commentant le lancement de la campagne labours-semailles pour l'année 2020-2021, ce dernier a considéré que l'amélioration du rendement exige un accompagnement technique et une mutualisation des moyens. Abdelhamid Hemdani a, dans cette optique, insisté sur l'indispensable recours à de nouvelles techniques d'irrigation d'appoint. Pour cette nouvelle campagne, le responsable compte sur la facilitation de l'accès au crédit bancaire pour les agriculteurs. Un point essentiel dans le processus de l'éradication de la bureaucratie. Abdelhamid Hemdani a, par ailleurs, beaucoup insisté sur l'indispensable réduction de la facture d'importation ainsi que l'orientation des dépenses publiques. Chose que l'Algérie est parfaitement en mesure de faire, appuie-t-il. Il rappelle que «chaque année cette facture augmente tandis que les rendements diminuent», ajoutant que «nous ne devons importer que ce dont nous avons besoin». À ce stade, Abdelhamid Hemdani juge que des «recadrages» doivent absolument et incessamment être opérés dans le secteur, à tous les niveaux. Commentant le volet du foncier agricole, Abdelhamid Hemdani insiste sur le strict respect des dispositifs réglementaires. Il précise qu'on peut répondre à 90% des requêtes reçues par le ministère de l'Agriculture « seulement en appliquant les textes de loi qui existent déjà». Cela éliminera «une grande partie de nos problèmes», assure-t-il. Abdelhamid Hemdani a, en outre, attiré l'attention sur un autre aspect, qui est celui des terres laissées en jachère. «Des vergers entiers sont abandonnés et ne demandent qu'à être exploités», a-t-il regretté, soutenant que la meilleure façon de protéger les terres, c'est de les travailler». Il signale, à ce titre, que près de 4 00 000 lots de terrains ont été récupérés dans le sud de l'Algérie. Précisons que cette rencontre a regroupé les cadres centraux, les directeurs des services agricoles des wilayas ainsi que les responsables des institutions techniques concernées et les représentants des professionnels. Présidée par Abdelhamid Hemdani, cette réunion a porté sur les préparatifs et les dispositions prises pour entamer la réalisation sur le terrain des différents programmes à court terme inscrits dans la feuille de route. La campagne labours-semailles se veut, d'après le ministère, une année de mise en œuvre de l'irrigation d'appoint en vue de pallier un éventuel stress hydrique. M. Z.