Placé sous mandat de dépôt début juillet dernier par le tribunal de Bab-el-Oued, le président du MDS, Fethi Ghares, attend toujours son procès. Il est poursuivi pour « publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national », « publication pouvant porter atteinte à l'unité nationale », « outrage à un corps constitué » et « atteinte au président de la République ». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le siège du Mouvement démocratique et social (MDS) à Alger abrité, hier, une conférence de presse animée par les avocats du président du parti, Fethi Ghares, placé sous mandat de dépôt le 1er juillet dernier pour des publications sur les réseaux sociaux. Fethi Ghares est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation dont« publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national », « publication pouvant porter atteinte à l'unité nationale », « outrage à un corps constitué » et « atteinte au président de la République ». Ses avocats ont dénoncé, lors de la conférence de presse à laquelle ont assisté les responsables des partis membres du PAD, une détention arbitraire du chef du MDS et une atteinte à la liberté d'expression, exigeant sa remise en liberté. « Fethi Ghares est en détention provisoire à cause de son militantisme et son engagement dans le mouvement citoyen du 22 février qui aspirait à un changement pacifique », a lancé Mostefa Bouchachi, membre du collectif de défense du chef du MDS. Il a expliqué que la seule chose dans le dossier du détenu est que le président du MDS a exprimé ses avis ces derniers mois et ceux de son parti contre les détentions arbitraires et la corruption qui s'est propagée les vingt dernières années. « C'est à partir de ces publications que six chefs d'inculpation ont été faits à son encontre », a-t-il affirmé, dénonçant « un régime qui ne croit pas à la liberté d'expression ni au droit des Algériens de vivre sous un Etat de droit et démocratique ». L'orateur a condamné «l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir», critiquant la mise sous mandat de dépôt de Fethi Ghares qui présente, selon lui, toutes les garanties pour répondre aux convocations de la justice. « Depuis le 1er juillet à ce jour, il n'y a aucune instruction dans son dossier et aucune procédure n'est encore lancée », a-t-il encore déploré. Pour lui, la poursuite judiciaire contre le président du MDS « est une poursuite abusive et n'est fondée sur aucune loi », rappelant que la Constitution garantit la liberté d'expression. Les autres intervenants sont allés dans le même sens, appelant à la libération de tous les détenus d'opinion. K. A.